Élections européennes | La montée de l’extrême droite se confirme

(Bruxelles) Les élections européennes, marquées par une poussée de l’extrême droite dans plusieurs pays, ont provoqué un séisme politique en France, sans bouleverser l’équilibre politique à Bruxelles.


Publié à 7h29

Mis à jour à 16h30

Julien GIRAULT et Jérôme CARTILLIER avec Francesco FONTEMAGGI à Paris

Agence France-Presse

Les premières estimations confirment une nette progression des droits nationalistes et radicaux, et un cuisant revers pour les dirigeants des deux principales puissances de l’UE, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron, qui ont annoncé la dissolution de l’Assemblée française. .

Ce scrutin, où plus de 360 ​​millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour désigner 720 députés européens, s’est déroulé depuis jeudi dans un climat plombé par une situation économique morose et la guerre en Ukraine, au moment où l’UE est confrontée à des défis stratégiques La Chine et les États-Unis.

Lire le dossier « Elections européennes : ça va ? »

En France, le Rassemblement national dirigé par Jordan Bardella a dominé le scrutin avec plus de 31,5% des voix, loin devant le parti Renaissance du président Macron (15,2%), selon les estimations des instituts de sondage. Le RN rassemblerait ainsi 31 des 81 députés français.

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PHOTO LEWIS JOLY, PRESSE ASSOCIÉE

Le président du Rassemblement National Jordan Bardella

Outre-Rhin, malgré les derniers scandales qui ont éclaboussé sa tête de liste, l’extrême droite allemande AfD est créditée à la deuxième place, avec 16,5-16% des voix, derrière la conservatrice CDU-CSU (29,5-30%), mais loin devant les partis de la coalition au pouvoir, les sociaux-démocrates (14%) et les Verts (12%).

En Autriche, le FPÖ est arrivé en tête du scrutin (27%), et les Néerlandais, premiers à voter jeudi, ont clairement renforcé le parti d’extrême droite de Geert Wilders.

En Pologne, le parti centriste pro-européen du Premier ministre polonais Donald Tusk est arrivé devant le parti populiste nationaliste Droit et Justice (PiS), mais il maintient un score élevé et l’extrême droite de la Konfederacja, très eurosceptique, n’enverra pas moins que 6 députés européens à Strasbourg.

L’extrême droite reste toutefois divisée au Parlement européen en deux groupes (ID et ECR) dont le rapprochement reste très incertain en raison de leurs divergences importantes, notamment sur la Russie.

« Les voix d’extrême droite ne peuvent pas s’ajouter »

“Les voix de l’extrême droite et de la droite souverainiste ne peuvent pas s’additionner, cela limitera leur poids direct au pouvoir législatif”, explique à l’AFP Sébastien Maillard, de l’Institut Jacques Delors.

“Mais la vague brune, frappant notamment la France, va inévitablement imprégner le climat politique dans lequel la Commission agira et la majorité devra en tenir compte”, ajoute-t-il. « A défaut d’influencer directement, l’extrême droite pourra influencer insidieusement », prévient-il.

Tandis que les députés adoptent des législations de concert avec les Etats membres, la droite radicale pourrait se faire entendre sur des sujets cruciaux : défense contre une Russie expansionniste, politique agricole, migration, objectif climatique 2040, poursuite des mesures environnementales auxquelles elle est farouchement hostile…

La « grande coalition » centriste de la droite (PPE), des sociaux-démocrates (S&D) et des libéraux (Renew), au sein de laquelle les compromis se forgent traditionnellement au Parlement européen, devrait conserver la majorité.

Selon les projections publiées dimanche par l’institution elle-même, le PPE obtiendrait 181 sièges, le S&D 135 et Renew Europe 82, soit 398 sièges sur un total de 720. Les Verts chuteraient à 53 sièges (contre plus de 70 actuellement). ).

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PHOTO MICHAEL MATTHEY, AGENCE FRANCE-PRESSE

La présidente de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen, votant à Burgdorf, en Basse-Saxe.

« Le PPE est le groupe politique le plus puissant […] Et c’est important, nous construirons un rempart contre les extrêmes de gauche et de droite, nous les arrêterons”, a néanmoins assuré dimanche la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, issue du PPE, et candidate à sa reconduction.

Elle devra obtenir l’aval des dirigeants des Vingt-Sept puis un vote favorable des députés européens – qui en 2019 ne lui ont accordé leur confiance qu’à une très courte majorité (neuf voix).

« Prêt à négocier »

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PHOTO TIZIANA FABI, AGENCE FRANCE-PRESSE

Giorgia Meloni, Première ministre italienne

Mmoi von der Leyen avait courtisé la chef du gouvernement italien Giorgia Meloni et son parti post-fasciste Fratelli d’Italia (FDI), en qui elle voit un bon partenaire pro-européen et pro-Ukraine – au grand désarroi des alliés libéraux et socialistes. du PPE, mais aussi des Verts.

« Allons-nous soutenir Ursula von der Leyen ? Il est trop tôt pour le dire. Très clairement, nous sommes prêts à négocier”, mais à condition d’exclure tout rapprochement avec M.moi Meloni, a soutenu le leader écologiste des européennes, Bas Eickhout.

Cela fait de l’approfondissement du Green Deal « un élément très important » du futur programme de la Commission, même si le PPE est extrêmement réticent à le faire.

Mmoi Meloni, qui s’est présentée comme tête de liste lors de ce scrutin, a réaffirmé de son côté vouloir « défendre les frontières contre l’immigration clandestine, protéger l’économie réelle, lutter contre la concurrence déloyale ».

Giorgia Meloni soutient également fortement l’aide à l’Ukraine – contrairement au Premier ministre hongrois Viktor Orban : très critique à l’égard de Bruxelles, le leader nationaliste multiplie également les attaques contre l’Otan, l’accusant d’entraîner les pays de l’Alliance dans une « conflagration mondiale ».

Les divisions de l’extrême droite sur l’attitude à adopter envers Moscou pourraient compliquer les négociations au sein de l’UE au moment où les Vingt-Sept cherchent à renforcer leur industrie de défense tout en peinant à débloquer les fonds nécessaires.

“Les enjeux sont élevés”, a souligné dimanche la Première ministre danoise Mette Frederiksen, deux jours après avoir été attaquée à Copenhague, évoquant “la sûreté et la sécurité avec la guerre en Europe”, “le changement climatique”, “la pression sur les frontières européennes” et l’impact des « géants de la technologie ».

 
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