Pour la première fois, des chercheurs ont estimé le nombre de décès causés par les cuisinières à gaz en Europe. Plus de 36 000 décès prématurés sont imputés chaque année à ces appareils électroménagers. La France est l’un des pays les plus touchés. Si vous en possédez un, voici comment limiter la pollution dans votre intérieur.
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Trafic routier, fumées industrielles, chauffage au bois : la pollution de l’air extérieur est un sujet qui inquiète de plus en plus les Français. Mais à l’intérieur des habitations, des objets apparemment inoffensifs peuvent être tout aussi dangereux pour la santé.
C’est ce que révèle une étude publiée en octobre 2024 par des chercheurs de l’Université Jaume I, en Espagne. Pour la première fois, ils ont analysé les risques liés aux émissions de dioxyde d’azote (NO2) des cuisinières à gaz.
Selon eux, l’exposition au NO2 dans les habitations serait responsable de 36 000 décès prématurés en Europe chaque année, et d’une réduction de l’espérance de vie d’environ deux ans. Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont croisé des études de santé existantes avec des mesures de dioxyde d’azote dans les foyers européens. La France fait partie des cinq pays les plus touchés avec l’Italie, la Pologne, la Roumanie et le Royaume-Uni.
En France, l’association Respire a également travaillé sur les dangers des cuisinières à gaz. Dans une étude réalisée conjointement avec l’ONG CLASP et l’enquêteur Opinium en 2023, elle révèle que près d’un tiers (31,7%) des foyers français cuisinent au gaz, mais peu sont conscients des dangers de ce type de cuisson, en raison de la caractère invisible de la pollution qui en émane.
Selon l’étude, plus de la moitié des foyers français (53 %) utilisant la cuisson au gaz (plaques et fours) dépassent le seuil quotidien recommandé par l’OMS d’exposition au dioxyde d’azote (NO2). “On ne peut plus fermer les yeux sur les risques liés à la cuisine au gaz ! Il s’agit d’un problème de santé publique auquel les politiques français doivent s’attaquer de front. Pour protéger les Français et particulièrement les enfants, il faut les encourager et les accompagner vers l’électrification !» déclare Tony Renucci, directeur général de Respire, dans un communiqué publié par l’association.
L’idéal serait de changer de méthode de cuisson, surtout si des personnes asthmatiques vivent dans votre foyer. Les cuisinières électriques ou à induction fonctionnent sans combustion et sont en fait beaucoup plus sûres.
Si vous ne pouvez pas vous séparer de votre cuisinière à gaz, voici cinq conseils à suivre pour limiter votre exposition aux polluants :
- Assurez-vous que votre cuisinière à gaz est bien entretenue et nettoyée régulièrement
- Utilisez toujours la hotte lorsque le poêle est allumé
- Installer un bon système de ventilation qui renvoie le flux d’air vers l’extérieur
- Aérer le plus tôt possible en ouvrant les fenêtres pendant ou après l’utilisation de la cuisinière à gaz
- N’utilisez jamais votre cuisinière à gaz pour vous chauffer
Outre le dioxyde d’azote, d’autres polluants nocifs sont émis par la combustion des gaz lors de la cuisson : monoxyde de carbone, benzène, formaldéhyde et particules fines.
Dans leur étude, des scientifiques espagnols affirment que cette pollution de l’air intérieur augmenterait considérablement le risque d’asthme pédiatrique. 367 000 cas d’asthme chez les enfants européens sont liés à une surexposition au dioxyde d’azote. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que les enfants vivant dans des foyers équipés de cuisinières à gaz sont 20 % plus susceptibles de souffrir de maladies respiratoires.
Ce gaz provoque également des pneumonies, des bronchites et des maladies respiratoires graves telles que la maladie pulmonaire obstructive chronique.