Nous savions qu’il s’agissait d’une alliance de partis très opposés idéologiquement. Ce mercredi 6 novembre, la coalition dite des « feux tricolores » (rouge pour les sociaux-démocrates du SPD, jaune pour les libéraux et vert pour les écologistes) a fini par exploser après presque trois ans d’existence. Les trois dirigeants de cette coalition Olaf Scholz (SPD), Christian Lindner (libéraux) et l’écologiste Robert Habeck ne sont pas parvenus à trouver un accord sur le budget. Cependant, ils doivent légalement le faire avant vendredi.
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Une situation due en grande partie à Christian Lindner qui a voulu forcer ses partenaires de gauche à accepter des mesures de réduction des dépenses sociales et des programmes les plus écologiques. Malgré des sondages qui les projettent à seulement 3% en cas d’élections anticipées, les libéraux du FDP sont convaincus que le climat économique en berne outre-Rhin leur est favorable.
Scholz limoge le leader libéral
Ce n’est pas du tout le cas du SPD et des Verts, à qui l’on promet des résultats très éloignés de ceux du scrutin de 2021. Les conservateurs (CDU et CSU) pourraient reprendre la chancellerie. Les dernières élections régionales dans l’ex-Allemagne de l’Est promettent également un bon score pour l’extrême droite de l’AfD et un peu moins de 10 % pour la gauche radicale anti-migrants dirigée par Sahra Wagenknecht. La crise économique en Allemagne est favorable à ces partis populistes, notamment avec les récentes annonces de suppression de centaines de milliers d’emplois dans le secteur automobile (Audi, Volkswagen).
Lindner a fini par officialiser le divorce, en proposant d’approuver le budget pour 2024 et de soutenir un gouvernement intérimaire jusqu’à de nouvelles élections début 2025. Une option refusée par Olaf Scholz qui a immédiatement limogé Lindner.
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