Elle marche la tête haute, les cheveux au vent, portant un soutien-gorge et une culotte taille haute. Elle serre étroitement ses bras croisés contre son corps comme pour se donner la force de braver tous les interdits, et affronter les fondamentalistes.
Peut-on imaginer un instant le courage qu’il faut à cette jeune femme, elle s’appelle Ahou Daryaie, pour déambuler ainsi devant son université à Téhéran en Iran ?
Il y a deux ans, la police morale a tué Mahsa Amini, elle avait 22 ans. Des miliciens religieusement fous l’ont battue parce qu’ils ne supportaient pas la façon dont elle portait le voile. Sa mort a provoqué un mouvement de protestation sans précédent en Iran.
Ahoue Daryaie a également été arrêtée avec une violence inouïe. Immédiatement, ces fous de Dieu ont essayé de la faire passer pour une folle. La folie, c’est ce que brandissent toujours ces miliciens pour tenter d’éteindre le désir d’émancipation des femmes. Mais la seule folie de cette jeune femme devenue l’incarnation du courage à travers le monde, c’est celle de vouloir être libre.
Partout, la liberté des femmes est menacée. En Afghanistan, les talibans leur ont interdit l’école, le sport, le travail, le chant, les jardins, les parcs et les bains publics. Ils ont même ajouté l’interdiction de prier à haute voix entre eux.
Le seul droit qui leur reste est de disparaître comme des fantômes derrière cette prison voilée qu’est la burqa.
Mesurons la chance que nous avons d’être nés en France. Un pays où l’on peut s’habiller ou se déshabiller à sa guise. Étudier. Travailler. Divorce. Avorter. L’avortement… Même dans la plus grande démocratie occidentale, les États-Unis, ce droit fondamental de disposer de son corps est menacé, rendu quasiment impossible dans certains États.
Alors ne détournons pas les yeux du courage d’Ahou Daryaie et n’oublions jamais que les droits des femmes, si difficiles à conquérir, peuvent leur être retirés en un rien de temps.
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