Retour au « Gilded Age », l’âge d’or des États-Unis, fait de fortunes industrielles, de corruption et de magouilles politiques à la fin du XIXème sièclee siècle, après la guerre civile. Si Donald Trump remporte l’élection présidentielle du 5 novembre, il réalisera le plus grand retour politique de l’histoire récente des États-Unis. Un seul président parvient à être réélu après avoir été vaincu : Grover Cleveland (1837-1908), élu en 1884, battu en 1888 et réélu en 1892.
L’homme est un peu l’antithèse de Donald Trump : il a été le premier président démocrate élu après la guerre civile, dans une atmosphère d’euphorie économique et de businessisme. Ancien maire de Buffalo (État de New York) et ancien gouverneur de New York, cet homme honnête et austère a gagné avec un programme anti-corruption, opposé à des droits de douane élevés, contre le bimétallisme (l’or devenant rare, l’argent étant utilisé comme seconde monnaie mais son utilisation a conduit à l’inflation) et contre l’impérialisme américain émergent. Il a gagné contre une partie de son propre parti, notamment Tammany Hall, la machine politique clientéliste de New York composée de catholiques irlandais, qui dirigeait la ville, mais avec le soutien de républicains fatigués de la corruption, les Mugwumps.. Il a été agressé pour avoir eu un enfant illégitime. Son adversaire républicain, James Blaine, avait été impliqué dans des scandales de corruption ferroviaire.
« Nous reviendrons dans quatre ans exactement »
Grover Cleveland s’est opposé à l’aide aux agriculteurs occidentaux avec une déclaration célèbre sur la non-implication de l’État fédéral : « Même si le peuple soutient le gouvernement, le gouvernement ne devrait pas soutenir le peuple. » Il fut battu en 1888 par le républicain Benjamin Harrison, dernier président américain à porter la barbe : il perdit le vote populaire par 90 000 voix mais s’imposa parmi les grands électeurs (233 contre 168), remportant notamment les States-keys de New York et Indiana.
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Harrison a fait l’éloge du « prévoyance ». « La Providence n’y est pour rien »» a pesté Matthew Quay, « patron » républicain et sénateur de Pennsylvanie, devant la presse. « Il ne saura jamais comment certains de ses partisans ont dû s’approcher des portes du pénitencier pour le nommer président. » Le site de la Maison Blanche, qui retrace la biographie de ses locataires, confirme l’affaire : « Même si Harrison n’avait conclu aucun accord politique, ses partisans avaient fait d’innombrables promesses en son nom. »
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