Allemagne : adoption d’une loi sur l’autodétermination en matière de genre

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Des manifestants brandissent des pancartes disant « La haine n’est pas une opinion » et « Être trans n’est pas un choix, mais être transphobe l’est », lors de la fierté à Pirna, en Allemagne, le 13 juillet 2024. JENS SCHLUETER / AFP

Changer de statut matrimonial devient plus facile en Allemagne grâce à l’entrée en vigueur vendredi 1est Novembre d’une loi phare et très débattue du gouvernement d’Olaf Scholz, accueillie avec soulagement par la communauté LGBTQIA+.

Une simple déclaration à l’état civil suffit désormais : l’Allemagne rejoint le club des pays ayant adopté une législation libérale en la matière, soit une dizaine en Europe dont le précurseur danois, la Belgique, la Suisse ou encore l’année dernière, l’Espagne.

“Je suis très heureux car c’est un jour historique pour la reconnaissance de la diversité sexuelle et pour la reconnaissance des droits de l’homme et des personnes transgenres et non binaires en Allemagne”a déclaré l’écologiste Nyke Slawik, député qui a notamment porté cette loi au Bundestag, dans un entretien à l’Agence -Presse (AFP).

Le “loi d’autodétermination” permet aux personnes qui souhaitent changer de prénom et de sexe d’en faire la demande auprès de l’office local de l’état civil, puis de l’officialiser en y retournant trois mois plus tard. Ces personnes peuvent choisir entre quatre possibilités : féminin, masculin, diversifié ou « sans mention de genre ».

Les préinscriptions sont ouvertes depuis le 1est août. Selon le magazine Le miroirquelque 15 000 personnes ont déjà déposé une candidature.

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« Une expertise dégradante »

Le nouveau texte remplace une législation datant de 1981, qui prévoyait une procédure longue et coûteuse nécessitant deux rapports psychologiques où les candidats devaient répondre à des questions très intimes sur leur sexualité. Finalement, un juge a décidé d’accéder ou non à la demande.

La Cour constitutionnelle avait déjà partiellement aboli ce texte et permis d’abroger dans les années 2010 l’obligation de stérilisation et d’intervention chirurgicale avant un changement de genre.

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New York, 21 octobre 2018.

New York, 21 octobre 2018. IANA PASKOVA / AFP

« Après plus de 40 ans, la loi dite sur les transsexuels, synonyme de savoir-faire dégradants et de violations des droits fondamentaux, est abolie »s’est félicitée l’association fédérale de défense des droits des personnes transgenres (BVT).

Le nouveau texte clarifie également le cas des mineurs. Pour les moins de 14 ans, seuls les parents ou tuteurs pourront engager une procédure. Les mineurs de plus de 14 ans pourront le faire eux-mêmes, mais uniquement avec l’accord de leurs parents. Ces mineurs devront présenter une déclaration indiquant qu’ils ont demandé l’avis d’un psychologue ou d’un service de protection de la jeunesse. Aucun autre changement ne sera autorisé pendant un an.

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« Climat de peur et de préjugés »

Une enquête publiée jeudi par l’institut YouGov témoigne de l’acceptation de la nouvelle législation dans le pays : 47% des personnes interrogées se disent totalement ou plutôt favorables, contre 37% qui la rejettent.

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La députée Dorothee Bär, membre du parti conservateur bavarois CSU, a accusé mercredi le gouvernement, une coalition entre les sociaux-démocrates d’Olaf Scholz, les Verts et les libéraux du FDP, d’avoir produit un « projet idéologique scandaleux » et trop permissif.

L’association «Laissons la parole aux femmes» s’est opposé à cette loi d’autodétermination, affirmant que les hommes l’utiliseraient pour attaquer les femmes dans les espaces qui leur sont réservés. L’association prétend être comme TERF, ou féministe radicale trans-exclusionniste (en français : « féministes radicales excluant les personnes trans »), un mouvement certes transphobe qui exclut les femmes trans des luttes féministes. Elle a participé vendredi à une manifestation d’une centaine de personnes dans le centre de Berlin.

Application de lois similaires dans d’autres pays « n’a pas provoqué une augmentation des agressions contre les femmes »selon Nyke Slawik, qui déplore une propension des conservateurs à « créer un climat de peur et de préjugés à l’égard des minorités pour en profiter » au niveau politique.

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Le Monde avec l’AFP

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