Sommet des Brics : Poutine de nouveau en selle ? / Les Français et la démocratie : le grand désenchantement ?

Sommet des Brics : Poutine de nouveau en selle ? / Les Français et la démocratie : le grand désenchantement ?
Sommet des Brics : Poutine de nouveau en selle ? / Les Français et la démocratie : le grand désenchantement ?

Sommet des Brics : Poutine de nouveau en selle ?

Du 22 au 24 octobre s’est tenu le sommet annuel des Brics où Vladimir Poutine a accueilli une quarantaine de dirigeants étrangers alliés ou partenaires dont une vingtaine de chefs d’État, dont le Chinois Xi Jinping, l’Indien Narendra Modi, le Turc Recep Tayyip Erdogan ou encore l’Iranien. Massoud Pézeschian. Seul le Brésilien Lula manquait à la photo, freiné par un problème de santé. Cette réunion, le plus grand rassemblement diplomatique en Russie depuis l’invasion de l’Ukraine, vise à démontrer que la Russie n’est pas isolée malgré les efforts de l’Occident. S’adressant à l’Occident, Vladimir Poutine a mis en garde : « Le processus de formation d’un monde multipolaire est en cours, un processus dynamique et irréversible. » Kazan montre clairement la volonté d’échanges entre pays du Sud. C’est le sommet de dirigeants qui ont en commun leur haine des États-Unis, de l’Occident, et leur méfiance, pour ne pas dire plus, à l’égard de la démocratie. Ces pays sont importants par leur démographie, avec 41 % de la population mondiale, 37 % de l’économie mondiale, 25 % du pétrole et 50 % des minéraux de la planète. Signe de l’importance de l’événement, Antonio Guterres se rendra également à Kazan. Il s’agit du premier voyage d’Antonio Guterres en Russie depuis avril 2022.

Influence manifeste de la Russie mais aussi influence souterraine…

Dimanche dernier, les Moldaves ont été appelés aux urnes pour deux votes cruciaux : l’élection présidentielle et l’adhésion à l’UE. Avec quelques milliers de voix (50,43 %), le camp du oui a gagné l’adhésion à l’UE. Quant à l’élection présidentielle, c’est le président sortant qui est arrivé largement en tête dès le premier tour, avec 42,31% des voix. Lundi, Maia Sandu a salué la victoire du oui, malgré “un combat injuste” et « ingérence sordide » avec Moscou dans le viseur. Elle a également dénoncé « une attaque sans précédent contre la démocratie » et j’ai promis de “ne pliez pas”. La bataille n’est pas encore terminée : Maia Sandu, doit encore affronter Alexandru Stoianoglo, candidat soutenu par les socialistes prorusses, le 3 novembre pour le second tour de l’élection présidentielle, avant des élections législatives cruciales à l’été 2025.

Autre zone d’influence pour Moscou : la Géorgie et les élections législatives qui ont eu lieu le 26 octobre. La présidente Salomé Zourabichvili, en rupture avec le gouvernement, les considère comme un référendum pour un « Une Géorgie européenne, démocratique et indépendante ou une Géorgie dirigée par la Russie, autoritaire et isolée » . Le Rêve géorgien, au pouvoir depuis 2012, est accusé par ses opposants de s’être laissé entraîner dans une spirale autoritaire pro-russe et d’éloigner la Géorgie de l’UE et de l’Otan. Signe de l’importance de l’enjeu, le Kremlin a accusé mardi l’Occident d’ingérence « non déguisée » dans les élections dans cette ex-république soviétique.

Quel est le poids des Brics+ dans le monde ? Ce club informel peut-il devenir une organisation internationale structurée, capable de prendre des décisions communes et donc d’influencer le G7, le G20 et d’autres organisations ? Ce club gagne-t-il du terrain ? Faut-il craindre 2 blocs opposés : un bloc russe et un bloc démocratique ? Quelle est la réelle influence de la Russie sur ces pays de l’ex-Union soviétique ? Comment ces pays et démocraties occidentales peuvent-ils lutter contre cette influence ? Mais que veulent réellement ces pays : se diriger vers l’Europe ou vers la Russie ?

Les Français et la démocratie : le grand désenchantement ?

Une méfiance croissante à l’égard du système politique : c’est ce que révèle le rapport annuel du Cese. Selon ce rapport, 23% estiment que la démocratie n’est pas le meilleur système politique existant et 1 Français sur 2 estime que seul un pouvoir fort peut garantir l’ordre et la sécurité. Des chiffres à prendre au sérieux quand on sait que plus de la moitié de la population vit dans des régimes non démocratiques.

Mais pourquoi cette méfiance à l’égard du système politique ? Toujours selon le rapport Cese, les Français ressentent un profond sentiment d’inégalité avec pour conséquence un moindre soutien à la société (comme on l’a vu avec les gilets jaunes). Et 76% estiment que les politiques sont déconnectés des réalités des citoyens…

Mais comment renouer le contact entre politiques et citoyens ? Pour 24% des personnes interrogées, il faudrait les écouter davantage et prendre en compte leurs préoccupations. Des choses ont déjà été mises en place comme le grand débat national, la convention citoyenne… dont les résultats se sont révélés décevants… Autre piste évoquée, celle de Michel Barnier pour instaurer dans chaque commune une journée annuelle de consultation citoyenne. Une idée intéressante quand on sait que, selon le rapport Cese, les Français reprochent aux politiques de traiter des sujets urgents à court terme qui ne répondent pas forcément à leurs attentes…

Enfin, les Français se méfient parfois aussi des élus car ils ne sont pas toujours exemplaires… Il y a quelques jours, le député LFI Andy Kerbrat a été arrêté en flagrant délit d’achat de drogue… Poursuivi pour « usage de stupéfiants », il a présenté son “excuses” à ses électeurs, a avoué « addictions » et a promis de prendre soin de lui pour retrouver son « activité parlementaire. De Patrick Balkany à Adrien Quatennens, de nombreux députés condamnés se sont accrochés jusqu’au bout à leur poste, au risque de nuire encore davantage à la crédibilité du discours politique.

Comment expliquer la méfiance croissante des Français envers le système politique ? Devons-nous les inclure davantage dans la prise de décision politique ? Développer la participation citoyenne (en favorisant les débats, les congrès, etc.) ? La démocratie est-elle le meilleur système politique pour les Français ? Ou avons-nous besoin d’un régime autoritaire où toutes les décisions leur sont imposées ?

Comment renouer le contact entre politiques et citoyens ? Les élus doivent-ils être irréprochables et exemplaires ?

 
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