La découverte du bras manquant du Nil met en lumière l’histoire des pyramides

La découverte du bras manquant du Nil met en lumière l’histoire des pyramides
La découverte du bras manquant du Nil met en lumière l’histoire des pyramides
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Sur le plateau de Gizeh, en novembre 2016. PIXABAY / RODAGE

Qui dit « pyramides d’Egypte » pense instantanément aux trois plus connues, celles des pharaons Khéops, Khafré et Mykérinos sur le plateau de Gizeh. En réalité, plus d’une centaine de ces constructions, résidences finales des rois, reines et hauts dignitaires, sont recensées le long du Nil, mais parfois à plusieurs kilomètres de celui-ci. Pourquoi cette distance alors que le fleuve transportait des ouvriers et certains matériaux de construction ? La réponse vient d’une étude internationale publiée jeudi 16 mai dans Communications Terre et Environnement : autrefois, un bras important du fleuve coulait plus à l’ouest, précisément au pied du désert occidental où, de Gizeh (au nord) à Licht (50 kilomètres plus au sud), sont regroupées 31 pyramides. En combinant plusieurs méthodes de détection, les auteurs de ces travaux ont pu reconstituer les caractéristiques de ce cours d’eau qu’ils ont baptisé « bras Ahramat », c’est-à-dire « bras des pyramides » en arabe.

Ces chercheurs rappellent qu’il y a environ douze mille ans, le Sahara présentait un visage bien différent du désert aride actuel. Nous avons vu un paysage de savane avec des rivières et des lacs. Le Nil, le plus grand fleuve du monde, possédait plusieurs canaux secondaires qui serpentaient dans sa vallée. La situation a commencé à changer il y a cinq mille cinq cents ans, avec une diminution des précipitations, qui a progressivement mis fin à la phase humide au cours du IIIe siècle.e millénaire avant JC. L’Ancien Empire, qui a commencé vers 2700 avant JC. J.-C., se trouve précisément dans cette période de transition, et c’est l’époque où sont construites les premières pyramides. Le débit du Nil était encore bien supérieur au débit actuel, les bras secondaires, dont le bras Ahramat, fonctionnaient encore à l’époque.

Plusieurs techniques utilisées

Mais aujourd’hui, leur parcours est invisible – même si l’on utilise les images prises par satellite dans le domaine optique –, masqué par les activités humaines, principalement agricoles, et par les grandes quantités de sable et de limon qui ont rempli les lits asséchés de ces canaux. Pour les auteurs de l’étude, ce manque de connaissance du système fluvial du Nil dans l’Antiquité « restreint considérablement notre capacité à comprendre la vie quotidienne et les histoires des anciens Égyptiens ». Des recherches visant à découvrir les backwaters sont entreprises depuis des années. Ainsi, en 2022, une équipe française avait, à l’occasion d’un article publié dans le Procédure de l’Académie américaine des sciences, a retracé l’histoire du tronçon fluvial passant au pied du plateau de Gizeh.

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