Pour Julian Assange, une étape juridique double ou rien à Londres – Libération

Pour Julian Assange, une étape juridique double ou rien à Londres – Libération
Pour Julian Assange, une étape juridique double ou rien à Londres – Libération

Ce lundi 20 mai, la Haute Cour britannique examine les « assurances » qu’elle a exigées de Washington. En fonction de sa décision, soit le fondateur de WikiLeaks sera plus proche que jamais de l’extradition, soit il devra se préparer à un nouveau procès en appel.

Il s’agit d’une nouvelle étape dans l’interminable saga judiciaire de Julian Assange, qui pourrait être la dernière devant la justice britannique. L’enjeu de l’audience qui se tient ce lundi 20 mai au matin à la Haute Cour de Justice de Londres est en effet aussi élevé qu’il y a trois mois ; mais selon la décision que prendront les juges – dont on ne sait, pour l’instant, si elle sera rendue le jour même ou prise en délibéré – soit le fondateur de WikiLeaks sera plus proche que jamais d’une extradition vers les États-Unis. États. United, sous peine de devoir se préparer à un nouveau procès en appel, plusieurs mois plus tard.

Lueur d’espoir après plusieurs déboires judiciaires

Aux Etats-Unis, l’Australien fait face à 18 chefs d’accusation, dont 17 au titre d’une loi plus que centenaire sur l’espionnage : il fait face à des accusations pour la détention et la publication de centaines de milliers de documents. classé en 2010 et 2011, jusqu’à 175 ans de prison. Arrêté en avril 2019 à l’ambassade d’Équateur à Londres, incarcéré depuis lors dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, il lutte depuis cinq ans contre la demande d’extradition émise contre lui par Washington.

Pourtant, le 26 mars, après trois années de déboires judiciaires successifs, il obtient, sinon une victoire, du moins une lueur d’espoir. La Haute Cour a reconnu le bien-fondé de trois des « voies de recours » invoqué par sa défense pour contester la décision prise par l’exécutif britannique de le remettre aux autorités américaines : le risque d’être condamné à la peine capitale en cas de nouvelles accusations aux Etats-Unis, le risque de discrimination en raison de sa nationalité, à la fois contraire à la loi britannique sur l’extradition de 2003, et enfin à l’atteinte à sa liberté d’expression, protégée par la Convention européenne des droits de l’homme, dont le Royaume-Uni, même post-Brexit, en est toujours signataire.

Les juges ont donc demandé à l’administration américaine de garantir qu’en cas d’extradition, Assange ne risquerait pas la peine de mort, qu’il ne serait pas soumis à un procès inéquitable, mais aussi qu’il pourrait se prévaloir du Premier amendement de la Constitution américaine. qui protège la liberté d’expression et la liberté de -. Or, tout au long de la procédure, les avocats américains ont justement nié tout caractère journalistique aux activités du leader de WikiLeaks, affirmant qu’il était avant tout accusé d’avoir mis en danger les sources de l’administration. Américain. Ce que conteste vigoureusement l’intéressé.

« Assurance standard » et « non-assurance »

Mi-avril, Washington a donc accédé à la demande de la justice britannique. Les documents fournis, rapporte le Gardienstipuler que« Une condamnation à mort ne sera ni exigée ni infligée à Assange ». Quant au premier amendement, l’Australien aura “la possibilité de [le] soulever et chercher à [l’]invoquer”…mais son applicabilité « relève exclusivement de la compétence des tribunaux américains. » UN « assurance standard » sur l’absence de peine capitale et « non-assurance » sur la protection de la Constitution américaine, s’en est pris à X (ex-Twitter) Stella Assange, l’épouse du fondateur de WikiLeaks.

Si les juges estiment suffisantes les garanties qui leur sont soumises, Assange pourrait être remis aux autorités américaines : son équipe de défense s’apprête déjà à devoir saisir la Cour européenne des droits de l’homme, qui pourra, en cas de « risque imminent de préjudice irréparable »prononcer « mesures provisoires », comme une suspension de l’extradition. Si à l’inverse la Haute Cour n’est pas convaincue par tout ou partie des arguments de Washington, un nouveau procès en appel aura lieu. Or, dans cette hypothèse, seules les raisons retenues par les juges – qui ont notamment rejeté les arguments de la défense d’Assange sur la personnalité “politique” accusations portées contre lui. Des raisons qui méritent en tout cas « un examen juridique complet, et ne peut être ignoré uniquement sur la base de promesses politiques non contraignantes entre États, réagit à Libérer la directrice de campagne de Reporters sans frontières (RSF), Rebecca Vincent. Nous espérons que le tribunal, à ce stade final, agira pour protéger le journalisme et la liberté de - en empêchant l’extradition d’Assange.»

Reste d’ailleurs une dernière inconnue : le chemin vers une solution, non pas judiciaire, mais politique. Le mois dernier, Joe Biden a indiqué, pour la première fois, que son administration étudiait la demande de l’Australie d’abandonner les poursuites contre son célèbre ressortissant. C’est ce que réclament depuis quatre ans une vingtaine d’ONG, dont Amnesty International, Human Rights Watch et RSF.

 
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