Au procès pour viol de Mazan, le deuxième interrogatoire tumultueux de Dominique Pelicot

Au procès pour viol de Mazan, le deuxième interrogatoire tumultueux de Dominique Pelicot
Au procès pour viol de Mazan, le deuxième interrogatoire tumultueux de Dominique Pelicot

Les doses de Temesta ont été préparées à l’avance : trois comprimés de 2,5 milligrammes écrasés et conservés dans “une petite pipette”. Dominique Pelicot n’avait plus qu’à appliquer la poudre «dans un café le matin», “en purée” ou “dans un miroir” qu’il apportait à sa femme, après le dîner, devant la télévision. « Ensuite, il fallait attendre au moins deux heures. »

Dominique Pelicot a révélé, vendredi 18 octobre, certains détails du processus de soumission chimique infligé depuis des années à son épouse, et s’est retrouvé une nouvelle fois au centre du procès. Le président du tribunal correctionnel du Vaucluse, Roger Arata, a souhaité faire une pause dans le marathon d’interrogatoires que mène la juridiction depuis cinq semaines, afin que Dominique Pelicot puisse répondre à un certain nombre de questions qui s’étaient accumulées au fil du procès. les jours.

Il voulait notamment comprendre comment l’accusé de 71 ans avait réussi à faire ingérer la drogue à son épouse pendant si longtemps – il y a au moins 200 viols en dix ans – sans éveiller ses soupçons, dans une maison qui n’était pas “pas un château de cinquante pièces” : « C’était moi qui cuisinais, elle était souvent dans la pièce à côté. Elle avait parfois des doutes mais, pour la plupart, c’était relativement facile. »

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Il était aussi “très facile, à condition qu’elle soit dans un état de sommeil profond”préparer le corps de Gisèle Pelicot, en “un mélange d’envie et de malaise”enlève son pyjama et habille-le « selon les souhaits de chacun ». L’effet du médicament a duré “cinq heures”puis, une fois l’invité parti, « On a eu largement le temps de remettre les choses en place ». « Lingettes, articles de toilette simples » sur sa femme avant de l’habiller, de faire la lessive – « programme éco, Liquid Soupline, trente minutes » – pour les tenues « rangé dans le garage, dans un sac ».

« Les suites ont été douloureuses »

« Comment avez-vous fait pour gérer le lendemain, vivre normalement avec cette femme que vous dites aimer plus que tout, et que vous aviez préparée et offerte ? »le président a voulu savoir à nouveau. Dominique Pelicot n’a pas précisé : « Les jours suivants ont été douloureux, je ne l’ai pas vue en bon état. »

La question essentielle de ce deuxième interrogatoire portait sur la principale ligne de partage entre Dominique Pelicot et la cinquantaine d’autres accusés, la question centrale de l’affaire : la connaissance qu’avaient ces derniers de la situation à leur arrivée à Mazan. La sévérité des peines prononcées pourrait en partie dépendre de cet élément.

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