« Face à la progression constante du cancer du sein, nous demandons que davantage de moyens soient consacrés à la recherche afin de mieux cibler les facteurs de risque »

« Face à la progression constante du cancer du sein, nous demandons que davantage de moyens soient consacrés à la recherche afin de mieux cibler les facteurs de risque »
« Face à la progression constante du cancer du sein, nous demandons que davantage de moyens soient consacrés à la recherche afin de mieux cibler les facteurs de risque »

J.Je m’appelle Fanny Arnaud. En 2020, j’ai été touchée par un cancer du sein invasif diagnostiqué lors de ma grossesse. J’avais 36 ans, je n’avais pas d’antécédents familiaux et je ne m’identifiais pas aux facteurs de risque évoqués dans les campagnes de prévention (tabac, alcool, surpoids, sédentarité). Selon l’Institut national du cancer, ces facteurs seraient à l’origine d’un tiers des cancers du sein « évitables » chaque année en . Alors pourquoi moi ? Comment expliquer les cancers qui se développent sans cause apparente ?

Je m’appelle Sandra Bogojevic. J’avais 24 ans lorsqu’on m’a diagnostiqué mon premier cancer du sein. Naturellement, à cet âge, sans antécédents et avec un mode de vie sain, la question « pourquoi moi ? » est rapidement apparu, notamment lorsque ce cancer est revenu il y a deux ans.

Je m’appelle Justine Rojas. Mon cancer du sein déclaré à 26 ans a une origine génétique. J’ai adhéré à l’association Jeune et rose trouver du soutien auprès de jeunes femmes qui vivent la même chose que moi. J’anime des ateliers de prévention dans les lycées et je me sens utile. Mais que dire lorsque des adolescents nous demandent : « Si je n’ai pas de mutation génétique, si je ne bois pas, si je ne fume pas et si je fais du sport, je n’aurai pas de cancer ? c’est sûr ? »

On compte 972 femmes qui ont été touchées par un cancer du sein avant l’âge de 50 ans, à un âge où il n’est pas « normal » de tomber malade. Nous souhaitons dépasser le discours encore très individualiste en matière de prévention et nous appelons à regarder le problème au niveau environnemental.

La France, championne du monde du cancer du sein

Le cancer du sein n’est pas une maladie assez rose. C’est une maladie mortelle qui ne se soucie pas de l’âge. Près de 67 000 Françaises ont été diagnostiquées en 2022 : 15 000 sont décédées, dont 1 100 femmes de moins de 50 ans. 15 000 décès en un an, cela fait 41 par jour… Qui en parle dans les médias ? Qui montre les survivantes, ces femmes dont le quotidien derrière le ruban rose rime avec séquelles physiques et psychologiques des traitements, peur de la récidive, infertilité, projets abandonnés, divorces ?

Nous parlons au nom de toutes ces femmes qui ne sont pas montrées. La France est devenue championne du monde du cancer du sein. Le taux d’incidence (tous âges confondus) est de 105,4 cas pour 100 000 habitants en France en 2022, contre 95,9 cas aux Etats-Unis ou 87,0 cas en Italie. Le nombre de nouveaux cas de cancer du sein a plus que doublé dans notre pays depuis les années 1990 – comme tous les cancers d’ailleurs.

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