« Les gens ne réalisent pas les risques qu’ils font courir à notre personnel »

« Les gens ne réalisent pas les risques qu’ils font courir à notre personnel »
« Les gens ne réalisent pas les risques qu’ils font courir à notre personnel »
Poubelles et bilan du « nouveau sac bleu » : « Il faut continuer à communiquer, expliquer aux gens l’utilité et l’importance de trier à la maison »

Valérie Bruyninckx, porte-parole de Fost Plus, ne peut expliquer les raisons de cette augmentation. “Identifier les raisons de l’augmentation des erreurs de tri est difficile. Il peut s’agir d’un oubli des règles, d’un désintérêt pour le recyclage ou d’un mélange entre ces deux raisons. Ce qui est sûr, c’est qu’on retrouve de plus en plus d’objets dans des sacs bleus qui ne devraient pas s’y trouver et qui posent de nombreux problèmes en termes de recyclage et de sécurité. déplore notre interlocuteur.

En 2019, la liste des déchets acceptés en sacs bleus a été allongée dans le but d’augmenter la quantité de déchets recyclables, mais aussi de faciliter la vie des citoyens. Depuis maintenant cinq ans, les bouteilles et flacons, les barquettes, les contenants et les boîtes, les pots et tubes, les films et sachets plastiques et les capsules de boissons sont acceptés dans les poubelles PMC.

Dans la foulée, six nouveaux centres de tri ont été créés pour absorber cette nouvelle masse de déchets. Parmi ces nouvelles infrastructures spécialisées, le centre Tri Val’Up, niché dans la région de Mons, qui traite les sacs bleus de près de 2 millions de Belges chaque année, soit pas moins de 60.000 tonnes de PMC par an, collectées à travers la Belgique, de Mons à Knokke via Rhode-Saint-Genèse.

Cinq kilomètres de déchets

Ce centre emploie une centaine de personnes. Des hommes et des femmes, jeunes et vieux, qui passent leurs journées au milieu d’un immense dédale de tapis roulants jonchés de canettes, de barquettes en aluminium et de bouteilles en plastique, mais aussi de jouets, de morceaux de cartons de frigo et autres objets non identifiés, dans un bruit indescriptible. et une odeur tout aussi indescriptible. Mis bout à bout, ces tapis roulants mesurent cinq kilomètres, un minimum pour traiter quotidiennement plusieurs lots de sacs bleus.

« Les opérateurs de tri interviennent sur les tapis pour corriger ce que le tri automatique n’a pas réussi à faire. Ils sont une vingtaine à travailler en même temps. Tout ce qui arrive ici est présenté à quelqu’un. Pourquoi? Parce que les trieurs optiques manquent des choses, n’ont pas la possibilité de trier certaines matières pour certaines raisons, notamment à cause d’erreurs de tri des citoyens. Nous n’avons pas d’autre choix que d’embaucher des gens pour faire quoi. l’automatisation n’a pas réussi à le faire. “, explique Nathalie Halbot, directrice du centre Val’Up.

Il y a trois ans, un incendie attribué à des poubelles négligées a failli coûter la vie aux personnes chargées d’effectuer ce contrôle.

Près de 767 tonnes de déchets collectés sur les autoroutes wallonnes en 2023

« Nous avons démarré nos activités en novembre 2021 et fin janvier, nous étions en feu. Cela a entraîné une semaine d’arrêt et 160 000 euros de dégâts. Heureusement, il n’y a eu aucun blessé. Nous n’avons pas retrouvé le matériel incriminé, mais nous soupçonnons une batterie au lithium. Nous en avons trouvé des quantités phénoménales, et pas seulement des piles mais tout ce qui va avec : jouets, télécommandes, smartphones, etc. », poursuit notre interlocuteur. Et de préciser : Tout ce qui est en acier aussi, on en trouve en grande quantité et cela peut être dangereux. Nous savons que c’est un des risques du métier mais nous préférons l’éviter. L’acier est une presse qui fabrique de petits paquets et qui prend parfois feu, probablement à cause d’une bouteille de gaz. Les gens ne se rendent pas compte des risques qu’ils font courir à notre personnel avec ce genre de gaspillage.

Seringues et baxters

Mais les incendies ne sont pas les seuls dangers qui attendent les salariés des centres de tri PMC. “Il y a quelque chose d’encore plus grave : les seringues et les baxters. Les ouvriers portent des gants anti-coupures, on a essayé tout un tas de choses et de matériels pour les protéger mais à un moment, une seringue qui passe dedans, ça perce. Souvent, les gens tentent de les cacher au fond des sacs et on les retrouve dans des sacs tous attachés. Lorsqu’un travailleur est piqué, il y a toute une procédure de suivi avec des analyses de sang, etc. Mais sérieusement ? Qui imagine aller mettre une seringue dans un PMC ? déplore le directeur de Val’Up.

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« C’est pour cette raison que nous essayons de sensibiliser de notre côté, de recevoir des écoles et des industriels pour passer la bonne parole. Si le citoyen respectait les consignes simples du dossier : aplatir les bouteilles, les vider, ne pas laisser de beurre, de lasagnes, de poisson fumé… Si toutes ces règles étaient correctement respectées, cela supprimerait 85 à 90 % de nos difficultés de tri. Et je ne parle pas des résidus, qui dans notre jargon désignent des matériaux qui ne devraient pas l’être. ne pas être dans les sacs, car il suit quand même un chemin bien précis que le trieur doit également surveiller.

Coût pour la communauté

D’autant que ces erreurs de tri ont aussi un coût pour la collectivité. “Traiter une tonne de déchets mal triés coûte 1 000 euros. Traiter 40 000 tonnes d’erreurs de tri coûte donc environ 40 millions d’euros.indique Valérie Bruyninckx, porte-parole de Fost Plus.

 
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