ENTRETIEN. “Nous sommes dans une logique de désescalade”, assure le Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, confiant sur la situation à Saint-Louis

ENTRETIEN. “Nous sommes dans une logique de désescalade”, assure le Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, confiant sur la situation à Saint-Louis
ENTRETIEN. “Nous sommes dans une logique de désescalade”, assure le Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, confiant sur la situation à Saint-Louis

Circulation sur le RP1 au niveau de la tribu Saint-Louis sous haute sécurité, retour progressif au calme et visite du Ministre de l’Outre-mer en Nouvelle-Calédonie la semaine prochaine… autant de sujets évoqués par le Haut-Commissaire de la République Louis Le Franc, invité au journal télévisé NC la 1ère, ce vendredi 11 octobre 2024.

A la veille de la visite du ministre des Outre-mer François Noël Buffet en Nouvelle-Calédonie, du 16 au 18 octobre, le Haut-Commissaire de la République Louis Le Franc a fait le point, ce vendredi 11 octobre 2024, sur la situation, notamment en termes de sécurité sur le territoire.

  • NC le 1er : Il y a un mois, vous disiez espérer que d’ici fin septembre, tout le pays serait libéré des barrages routiers. L’objectif est-il atteint ?

Concernant le rétablissement de la circulation sur la route provinciale numéro 1, qui traverse la tribu Saint-Louis, je dirais oui. L’objectif était de rétablir la circulation pour désenclaver les 15 000 habitants du Mont-Dore Sud et ceux de la tribu, qui sont au nombre d’environ 1 500. Mais cela a un coût, en termes de présence des forces de l’ordre. Avant la réouverture, il fallait également aborder tous les objectifs judiciaires, ce qui est le cas.

Le dispositif en place est structuré sous forme de convois sécurisés d’une trentaine de véhicules : avec un véhicule de gendarmerie à l’avant, un autre de protection à l’arrière et d’autres sur les côtés. Tous les 500 mètres nous avons des blindés et des centaures avec des véhicules de surveillance d’un peloton de gendarmerie tous les 100 à 150 mètres. Cela fait près de 200 gendarmes prêts à intervenir pour sécuriser le passage de ces convois. Et les résultats sont là. En début de semaine, 200 véhicules circulaient sur cette route provinciale et hier, c’était 1 500 véhicules. 3 800 passagers ont emprunté les navettes maritimes de l’embarcadère de Vallon-Dore.

  • La désescalade actuelle peut-elle offrir l’espoir d’un retour à la paix ?

Pour l’instant, nous sommes dans une logique de désescalade. Le retour à la paix s’inscrit dans cette logique, mais il ne se décrète pas. Cela dépend de la volonté de chaque parti. A Saint-Louis, la circulation ne pourrait être rétablie sans l’aide des autorités coutumières. Ils ont joué le jeu. Aujourd’hui, la circulation est possible, mais elle ne peut pas être comme avant le 13 mai. J’espère qu’elle le deviendra.

  • Dans plusieurs départements, la gendarmerie nationale ne paie plus de loyer de caserne aux collectivités. Parmi les raisons évoquées par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, les dépenses liées aux événements en Nouvelle-Calédonie, ces difficultés auront-elles des conséquences sur le dispositif déployé localement ?

Il existe actuellement 35 escadrons mobiles de gendarmerie en Nouvelle-Calédonie. C’est important. Sans oublier les groupes d’intervention de la gendarmerie nationale, les officiers de police judiciaire… tout cela sera maintenu jusqu’à la fin de l’année. Ensuite, en fonction du retour à la paix, nous réexaminerons une réduction raisonnable du système.

  • Quand peut-on espérer une route accessible et sécurisée, sans la présence des forces de l’ordre à Saint-Louis ?

Cela dépend de la volonté de ceux qui vivent dans la tribu. Cela dépend aussi de la volonté des douanes. Une fois que tout cela convergera vers la paix civile dans la tribu, j’espère que les automobilistes pourront voyager comme ils le faisaient, avant le 13 mai.

  • Le ministre des Outre-mer François-Noël Buffet sera sur le territoire du 16 au 18 octobre, quels sont les principaux points de cette visite ministérielle ?

Les grandes lignes seront la priorité de la reconstruction. Il y a tellement d’infrastructures et d’entreprises privées et publiques qui ont été détruites et qui doivent être reconstruites. Aujourd’hui, nous gérons les urgences. Il [le ministre des Outre-mer] a donné un chiffre de 400 millions d’euros (soit 47 milliards de francs CFP), déjà versés au territoire. Ce montant ne nous permet pas encore d’aller jusqu’à la fin de l’année. Encore faudra-t-il étendre ce soutien financier de l’État et ensuite s’attaquer à la reconstruction. Il existe un plan préparé par le gouvernement de Nouvelle-Calédonie et l’État soutiendra ce plan.

  • Le couvre-feu sera-t-il maintenu jusqu’à la fin de l’année ?

Il en sera ainsi jusqu’à ce que les conditions d’un retour à la paix soient réunies.

 
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