le mirage d’un retour en arrière, après avoir dépassé 1,5°C de réchauffement

le mirage d’un retour en arrière, après avoir dépassé 1,5°C de réchauffement
le mirage d’un retour en arrière, après avoir dépassé 1,5°C de réchauffement
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Le glacier des Oulettes de Gaube au centre et le glacier du Petit Vignemale qui serpente à gauche du massif du Vignemale, à Cauterets (Hautes-Pyrénées), le 19 septembre 2024. VINCENT NGUYEN / RIVA PRESSE POUR « LE MONDE »

C’est un terme qui apparaît de plus en plus souvent dans les rapports scientifiques mais aussi dans les débats politiques. Celui dedépasserqui dans le contexte climatique prend le sens de « dépasser et revenir » en français, soit l’idée qu’après avoir franchi la limite de 1,5°C de réchauffement, les pays parviendraient, avec l’aide des grandes technologies, à revenir à ce seuil, considérée pour éviter le maximum d’impacts mortels du changement climatique. Ainsi, le monde respecterait, sur le long terme, l’accord de Paris de 2015, qui vise cette température. En réalité, cet excès comporte de nombreux risques, et n’empêcherait pas certaines conséquences irréversibles du changement climatique, selon une vaste étude publiée dans Nature Mercredi 9 octobre. En résumé, un retour complet vers le passé est impossible.

« La notion dedépasser gagne du terrain, alors que le monde se dirige vers [une augmentation moyenne de la température de] 1,5 °C »note Carl-Friedrich Schleussner, l’auteur principal de l’étude et climatologue à l’Institut international d’analyse des systèmes appliqués (Autriche). La planète s’est déjà réchauffée de 1,3°C depuis l’ère préindustrielle, provoquant un cortège d’inondations, de canicules et d’incendies. « Mais même si l’on parvenait à faire baisser la température globale après avoir franchi ce seuil, le climat et le monde ne seraient plus les mêmes qu’avant »il prévient. Là “seul moyen de limiter les dégâts”selon lui, il reste à réduire dès maintenant les émissions de gaz à effet de serre, afin d’éviter que le réchauffement ne s’aggrave.

La limite des 1,5°C devrait être franchie au début des années 2030, selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui n’avait fait qu’effleurer la notion de réchauffement climatique.dépasser. Nouvel ouvrage publié dans Naturemenés pendant trois ans et demi par 30 scientifiques financés par l’Union européenne, explorent pour la première fois une multitude de scénarios de dépassement – ​​dont la trajectoire actuelle d’un réchauffement de près de 3°C en 2100 – et leurs impacts à court et très long terme. terme (jusqu’en 2300).

« Un excès de confiance »

Ainsi, même si la température baissait, certains impacts du réchauffement climatique seraient irréversibles, à l’échelle mondiale ou dans certaines régions. C’est le cas de l’augmentation de la mortalité due aux canicules, des extinctions d’espèces, des pertes économiques, de la disparition des glaciers, de la fonte du pergélisol (sols toujours gelés) ou encore de la destruction des tourbières. UN dépasser Cela augmenterait également la probabilité de déclencher des points de bascule, tels que la disparition des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique occidental ou le dépérissement de l’Amazonie.

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