Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez annonce qu’il ne démissionnera pas

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez annonce qu’il ne démissionnera pas
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Pedro Sánchez était resté silencieux depuis l’annonce mercredi par un tribunal de Madrid de l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « trafic d’influence » et « corruption » contre son épouse, Begoña Gómez. Stupéfiant le pays, il écrit une lettre de quatre pages aux Espagnols dans laquelle il explique qu’il envisage de démissionner pour protéger sa famille.

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Niant lundi avoir agi ainsi par « calcul politique », il a appelé le pays à engager « une réflexion collective » sur la polarisation de la vie politique, afin d’éviter que « la désinformation n’oriente le débat politique ». “Soit nous disons “assez”, soit la dégradation de la vie publique conditionnera notre avenir et nous condamnera en tant que pays”, a-t-il ajouté.

Un classement demandé par le parquet

Fait absolument inédit, Pedro Sánchez avait suspendu toutes ses activités publiques depuis mercredi, alors qu’il devait notamment lancer jeudi soir la campagne pour les élections régionales du 12 mai en Catalogne, un scrutin d’envergure nationale dont son Parti socialiste espère chasser les séparatistes du pouvoir. Aux cris de “Pedro, reste !”, des milliers de partisans se sont rassemblés samedi devant le siège du Parti socialiste à Madrid pour lui demander de ne pas quitter son poste.

L’enquête contre l’épouse de Pedro Sánchez, placée sous le sceau du secret d’instruction, a été ouverte à la suite d’une plainte de l’association « Manos limpias » (Mains propres), un collectif proche de l’extrême droite. Elle concerne notamment, selon le média en ligne El Confidencial, les liens établis par Begoña Gómez avec le groupe Globalia, sponsor de la fondation dans laquelle elle travaillait, à l’époque où Air Europa, compagnie aérienne appartenant à Globalia, négociait avec le gouvernement Sánchez obtenant aide publique.

Cette entreprise a en effet reçu, en novembre 2020, 475 millions d’euros, issus d’un fonds de 10 milliards destiné à soutenir les entreprises stratégiques en difficulté à cause de la pandémie. Mais des dizaines d’autres ont ensuite bénéficié d’aides, dont plusieurs de ses concurrents (Iberia, Vueling, Volotea…).

Le parquet a demandé jeudi le classement de cette enquête, alors que Manos Limpias a admis que sa plainte reposait uniquement sur des articles de presse, mais le juge en charge du dossier n’a pas encore révélé ses intentions.

Un « spectacle pour adolescents »

Pedro Sánchez veut voir dans cette plainte une nouvelle illustration d’une campagne de déstabilisation menée contre lui par « une coalition d’intérêts de droite et d’extrême droite » qui « n’acceptent pas le verdict des urnes », a-t-il déclaré. a écrit mercredi dans une longue lettre mise en ligne sur le réseau social X.

Depuis son arrivée au pouvoir il y a six ans, la légitimité du leader socialiste a toujours été remise en question par la droite et l’extrême droite, qui ne lui ont jamais pardonné d’avoir été porté au pouvoir par l’extrême gauche et les partis politiques. Basques et Catalans dans le cadre d’une motion de censure contre son prédécesseur conservateur Mariano Rajoy, plombé par un scandale de corruption.

Le contexte politique est devenu encore plus tendu ces derniers mois, lorsque Pedro Sánchez, arrivé deuxième aux élections du 23 juillet derrière son rival conservateur Alberto Núñez Feijóo, a néanmoins réussi à être reconduit au pouvoir par le Parlement en novembre grâce au soutien du parti catalan. partis indépendantistes en échange d’une loi d’amnistie pour les indépendantistes impliqués dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017. Cette loi a été votée en première lecture par les députés en mars et devrait être définitivement adoptée fin mai.

L’opposition de droite ridiculise depuis mercredi Pedro Sánchez, l’accusant de vouloir se faire passer pour une victime. “Un chef de gouvernement ne peut pas se donner en spectacle comme un adolescent pour que tout le monde se mette à lui courir après, l’implorant de ne pas partir et de ne pas se mettre en colère”, a ironisé le leader du Parti populaire (à droite), Alberto Núñez Feijóo.

 
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