L’Afrique appelle à un monde juste à l’ONU – DW – 01/10/2024

L’Afrique appelle à un monde juste à l’ONU – DW – 01/10/2024
L’Afrique appelle à un monde juste à l’ONU – DW – 01/10/2024

La 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies s’est clôturée lundi (30.10.2024) à New York après une intense semaine de débats. Les dirigeants du continent ont appelé à une gouvernance mondiale plus juste et équitable. Mais entre cette affirmation et sa réalisation, les experts voient un grand écart.

Les interventions des représentants africains étaient à la mesure des exigences de changement de l’ordre mondial émanant du continent.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré que « La crédibilité des Nations Unies et de son Conseil de sécurité dépend de leur capacité à refléter les réalités actuelles du monde, et non celles du siècle dernier. »

Mais quelle signification a cette demande relayée depuis la plateforme ? Selon Henri-Désiré Nzouzi, consultant en diplomatie et géopolitique, le changement tant attendu n’arrivera pas si les Africains ne parlent pas d’une seule voix.

Le président congolais Félix Tshisekedi prononçant son discours à l’ONU le 20 septembre 2024Image : Leonardo Munoz/AFP/Getty Images

« Si les Africains acceptent de siéger sans droit de veto, cela confirme ce que l’on pensait depuis 1945 : les pays africains ne sont que des variables d’ajustement utilisées par les puissances quand cela leur arrange » il explique.

Selon l’expert « Pour être respectée, l’Afrique doit d’abord pouvoir parler d’une seule voix », car il l’assure, la question se posera inévitablement des deux pays qui bénéficieront de ce siège au Conseil de sécurité.

Réforme du système financier

La réforme du système financier international a également été une question centrale. Plusieurs dirigeants africains, dont le président ghanéen Nana Akufo-Addo, ont souligné l’importance de revoir les mécanismes de financement du développement, qui continuent de pénaliser les économies africaines.

Dodji Nettey Koumou, spécialiste des questions économiques nuance cependant cet appel en remettant en cause la responsabilité des dirigeants africains.

Les explications de Jean-Claude Abalo à New York

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Selon lui, « Le vrai problème est de savoir à quoi servent les ressources accordées à nos États et comment ces ressources sont finalement utilisées. »

Pour l’expert, si les chefs d’Etat africains souhaitent avoir des réformes au niveau du FMI comme de la Banque mondiale, de tous les systèmes financiers internationaux, “Ils devront mettre des propositions concrètes sur la table.”

Cependant Dodji Nettey Koumou doute fortement que lors de cette assemblée générale,«Ils ont formulé clairement leurs revendications.»

Changement climatique

Enfin, le changement climatique reste un défi majeur pour les pays africains. Séna Alouka, directrice exécutive de l’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement, déplore l’écart entre les promesses et les actions concrètes.

Il prétend que “La dernière estimation du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, qui date de 2022, dit que pour aider les pays dits du Sud à pouvoir s’adapter, ces pays auront besoin de 400 milliards de dollars”.

Mais il se demande ce que l’Afrique a reçu à Copenhague. « Les 100 milliards imposés comme chiffre pour l’action climatique des pays du Nord aux pays du Sud, nous n’avons pas tenu compte de nos estimations réelles des besoins. Aujourd’hui, il y a encore de nouveaux défis” assurer Sena Alouka.

Sans surprise, l’Assemblée générale des Nations Unies a également été un lieu de luttes entre puissances mondiales. Des combats dans lesquels l’Afrique s’est retrouvée au centre, de gré ou de force.

 
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