Macron sous le feu des critiques après ses propos sur la dissuasion nucléaire

Macron sous le feu des critiques après ses propos sur la dissuasion nucléaire
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“Cette expression est d’une gravité exceptionnelle, car on touche ici au nerf même de la souveraineté française”, a-t-il déclaré au Grand Rendez-Vous Europe1/CNews/Les Echos”, tandis que le Rassemblement national (RN) et, à gauche, la Insoumise ( LFI) ont également multiplié leurs critiques.

Dans un entretien accordé vendredi aux jeunes Européens et publié samedi par les journaux régionaux du groupe Ebra (Est-Bourgogne-Rhône-Alpes), M. Macron est revenu sur ce thème récurrent et extrêmement sensible de la sécurité européenne.

Comment Emmanuel Macron propose de sauver l’Europe « de la mort »

« Je suis favorable à l’ouverture de ce débat qui doit donc inclure la défense antimissile, les tirs d’armes à longue portée, les armes nucléaires pour ceux qui les possèdent ou qui ont des armes nucléaires américaines sur leur sol. Mettons tout sur la table et regardons de manière crédible ce qui nous protège réellement », a-t-il déclaré, ajoutant que la France garderait « sa spécificité mais est prête à contribuer davantage à la défense du sol européen ».

Depuis le Brexit et la sortie du Royaume- de l’Union européenne, la France est le seul de ses États membres à disposer de la dissuasion nucléaire. Toutefois, le dialogue sur les questions de sécurité se poursuit avec Londres, notamment au sein de la Communauté politique européenne (CPE), une enceinte nouvellement créée à l’initiative du président français.

Lors d’un discours sur l’Europe jeudi à la Sorbonne, M. Macron a plaidé pour une “Europe puissante” et la création d’une Europe de défense “crédible” aux côtés de l’OTAN et face à la , devenue bien plus menaçante depuis son invasion de l’Ukraine en 2007. Février 2022.

L’atome « ​​ne peut pas être partagé »

“Cela peut impliquer de déployer des boucliers anti-missiles, mais nous devons être sûrs qu’ils bloquent tous les missiles et dissuadent le recours à l’énergie nucléaire”, a expliqué M. Macron dans son entretien aux journaux du groupe Ebra.

«Être crédible, c’est aussi disposer de missiles à longue portée qui dissuaderaient les Russes. Et il y a les armes nucléaires : la doctrine française est que nous pouvons les utiliser lorsque nos intérêts vitaux sont menacés. Je l’ai déjà dit, il y a une dimension européenne à ces intérêts vitaux », a-t-il souligné.

Dans son discours à la Sorbonne, M. Macron avait déjà abordé cette question de l’armement nucléaire français.

« La dissuasion nucléaire est en effet au cœur de la stratégie de défense française. Il s’agit donc par essence d’un élément essentiel à la défense du continent européen », a-t-il déclaré, reprenant des aspects d’un discours sur la dissuasion prononcé en février 2020.

Comme la droite, LFI a estimé dimanche, dans un communiqué de son groupe parlementaire, que M. Macron « vient de porter un nouveau coup à la crédibilité de la dissuasion nucléaire française ».

Cela “ne peut pas être partagé” et “sous couvert de défense du sol européen, Macron veut liquider l’autonomie stratégique française”, a critiqué le député LFI Bastien Lachaud, spécialiste des questions de défense, sur X.

A l’extrême droite, l’eurodéputé RN Thierry Mariani a affirmé, également sur X, que « Macron est en train de devenir un danger national ». “Après les armes nucléaires, viendra le siège permanent de la France au Conseil de sécurité de l’ONU, qui sera également cédé à l’Union européenne”, a-t-il protesté.

Aux antipodes, la tête de liste des écologistes aux élections européennes Marie Toussaint, favorable à un « sursaut fédéral européen », a estimé que cela signifiait le « partage de cette force qui est l’arme française, donc le nucléaire aussi ».

La construction d’une Europe de défense est un objectif de la France depuis très longtemps, mais elle se heurte souvent aux réticences de ses partenaires qui jugent le parapluie de l’OTAN plus sûr.

L’invasion de l’Ukraine et le possible retour à la Maison Blanche de Donald Trump ont cependant ravivé la pertinence du débat sur l’autonomie européenne en matière de défense.

 
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