La première semaine de débats se termine au procès de Trump, entre politique et presse tabloïd

La première semaine de débats se termine au procès de Trump, entre politique et presse tabloïd
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La première semaine de débats du procès pénal de Donald Trump à New York s’achève vendredi, les liens d’intérêt entre la campagne victorieuse de Donald Trump en 2016 et un tabloïd scandaleux ayant été au cœur des audiences.

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Comme lors des quatre jours précédents du procès, l’ex-président a vu les 12 jurés et six suppléants marcher devant lui jusqu’à leurs bancs, sans le regarder.

Le candidat républicain à la présidentielle de novembre est jugé pour avoir dissimulé dans les comptes de son groupe Trump Organization le versement de 130 000 dollars, juste avant l’élection de 2016, à l’ancienne star du porno Stormy Daniels.

La transaction aurait eu pour but d’acheter son silence sur une relation sexuelle qu’elle prétendait avoir eue avec lui en 2006, alors qu’il était déjà marié à sa femme Melania. Une relation que le milliardaire nie.

A moins de sept mois de l’élection présidentielle de novembre, il risque la première condamnation pénale d’un ancien président dans l’histoire des Etats-Unis et encourt théoriquement une peine de prison.

Juste avant d’entrer dans la salle d’audience, il a souhaité un joyeux anniversaire à son épouse devant les caméras et a en outre tourné en dérision un procès « horrible et inconstitutionnel » qui l’oblige à passer ses journées dans une salle d’audience « gelée » plutôt que de faire campagne.

Puis, il a écouté pendant des heures, souvent attentivement, parfois affalé sur sa chaise, l’air somnolent, le long récit du premier témoin à charge.

Après une pause, l’audience devrait se poursuivre vendredi après-midi.

Contre-interrogatoire

Depuis lundi, David Pecker, ancien patron du tabloïd National Enquirer, détaille comment, après une rencontre à la Trump Tower en août 2015 à New York avec son « ami Donald » et son avocat de l’époque Michael Cohen, il avait mis à leur disposition service pendant la campagne présidentielle de 2016 pour dissimuler d’éventuels scandales en achetant des droits exclusifs.

Une opération menée à deux reprises : 30 000 $ pour étouffer les — fausses — allégations d’un portier de la Trump Tower sur l’existence d’un enfant caché de Donald Trump, puis 150 000 $ pour acquérir l’histoire de Karen McDougal, mannequin du magazine Playboy, qui affirmait avoir eu une liaison avec le milliardaire.

« Nous avons acheté cette histoire pour qu’elle ne soit pas publiée ailleurs. Nous ne voulions pas que cela embarrasse M. Trump ou affecte sa campagne », a expliqué David Pecker.

Cet homme mince de 72 ans, aux cheveux dégarnis et aux cheveux blancs coiffés en arrière, a raconté comment Donald Trump avait exprimé à plusieurs reprises son inquiétude face au silence de Karen McDougal. “Comment va notre fille?” aurait-il demandé à David Pecker en le recevant à la Trump Tower après sa victoire. Question réitérée lors d’une autre réunion à la Maison Blanche.

Mais depuis jeudi, la défense de Donald Trump soumet David Pecker, qui a obtenu l’immunité en collaborant avec la justice, à un contre-interrogatoire serré.

Banal

Ainsi, il a dû préciser vendredi que lors d’une conversation sur Karen McDougal, Donald Trump lui avait dit “je n’achète pas les histoires”, ajoutant “à voir avec Michael (Cohen)”. L’avocat de Donald Trump, Emil Bove, s’est également employé à démontrer que ces opérations appelées « catch and kill » aux Etats-Unis étaient banales.

David Pecker a reconnu avoir déjà « acheté » des histoires sur Arnold Schwarzenegger ou Tiger Woods, pour ne pas les publier.

Tout au long de la semaine, son témoignage a permis à l’accusation de planter le décor de l’affaire.

De son côté, Donald Trump voit déjà la menace d’une condamnation pour outrage au tribunal, à la demande des procureurs, pour ses attaques, via internet et les réseaux sociaux, contre des témoins et des jurés. Le juge Juan Merchan n’a pas encore statué.

Donald Trump est poursuivi pour 34 chefs d’accusation de falsification de documents comptables de la Trump Organization, qui auraient servi à dissimuler des paiements à Stormy Daniels, sous couvert de « frais juridiques ».

Sa défense invoque leur légalité et nie tout « complot » visant à fausser le scrutin de 2016, assurant que protéger la réputation d’un candidat fait partie du fonctionnement normal de la démocratie.

Le procès est d’autant plus important qu’il pourrait être le seul, parmi les quatre affaires pénales qui menacent Donald Trump, à avoir lieu avant l’élection présidentielle.

Son procès, considéré comme le plus important, relatif à des accusations de tentatives illégales visant à renverser les résultats des élections de 2020, devrait être encore retardé après que la Cour suprême ait examiné jeudi la question d’une éventuelle immunité pénale.

 
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