Le ministre ukrainien de l’Agriculture, Mykola Solsky, est soupçonné d’avoir saisi des terres publiques « d’une valeur de près de 6,9 millions d’euros ».
Le ministre ukrainien de l’Agriculture, Mykola Solsky, est accusé de s’être approprié des terres appartenant à l’État avant de rejoindre le gouvernement. Il a ainsi présenté sa démission, selon une lettre publiée ce jeudi 25 avril par le président du parlement.
Le Parlement “a reçu une lettre de démission de Mykola Solsky”, a indiqué sur Facebook son président Rouslan Stefantchouk, en joignant la missive manuscrite à son message.
“Je vous demande d’accepter ma démission du poste de ministre de la Politique agraire et de l’Alimentation”, peut-on lire. Les élus doivent désormais approuver sa démission.
Plusieurs affaires de corruption ont émergé en Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février 2022, notamment au sein de l’armée. Mais ils impliquent généralement des managers ayant des fonctions moins élevées.
Terrain d’une “valeur de près de 6,9 millions d’euros”
Mykola Solsky a confirmé avoir écrit cette lettre, estimant que c’était « la bonne chose à faire », dans un message diffusé par son ministère. Il a assuré qu’il était prêt à « continuer à travailler » si le Parlement refusait sa démission.
Mardi, l’agence nationale anti-corruption a annoncé que Mykola Solsky était soupçonné d’avoir saisi des terrains publics d’une valeur de « près de 6,9 millions d’euros » et d’avoir « tenté de s’approprier d’autres terrains d’une valeur de près de 4,5 millions d’euros ».
A cette fin, affirment les autorités, il a agi de concert avec les responsables du service de l’Etat chargé du cadastre et de la cartographie. De 2017 à 2021, ils sont soupçonnés d’avoir pris possession de près de 2 500 hectares dans la région de Soumy, au nord-est, grâce à un système de détournement de documents officiels.
Il promet « une transparence maximale pour établir la vérité »
Mykola Solsky a travaillé dans un cabinet d’avocats jusqu’en 2019, selon sa biographie officielle. Il a été élu au Parlement cette année-là, puis nommé ministre en mars 2022.
Les accusés ont également cherché à saisir 3 282 hectares supplémentaires de terres, mais les procureurs et les responsables de la lutte contre la corruption les ont « empêchés » de le faire, a indiqué l’agence nationale anti-corruption.
Le ministère de l’Agriculture a rendu publique une réponse de Mykola Solsky à ces accusations, dans laquelle il affirme qu’entre 2017 et 2018 il a occupé le poste d’avocat et non des responsabilités publiques.
“Je promets un maximum de transparence pour établir la vérité”, a-t-il ajouté, selon ce communiqué.
La lutte contre la corruption, fléau endémique en Ukraine, est l’une des conditions majeures imposées par les Vingt-Sept à ce pays dans le cadre de sa candidature à l’adhésion à l’Union européenne.
