L’Iran a construit un mur de 10 kilomètres à la frontière avec l’Afghanistan, point de passage pour les migrants afghans.
Après la Turquie, c’est l’Iran qui se barricade face à l’immigration afghane. Le pays a construit un mur de plus de 10 kilomètres de long à la frontière avec l’Afghanistan, principal point de passage des migrants vers le pays, a annoncé lundi 23 septembre un chef de l’armée, cité par un média local.
« Plus de 10 kilomètres de mur ont été construits à la frontière (avec l’Afghanistan) et 50 kilomètres supplémentaires sont prévus », a déclaré le commandant adjoint des forces terrestres de l’armée, le général Nozar Nemati.
Le 9 septembre, le ministre de l’Intérieur Eskandar Momeni a annoncé la fermeture « complète » des frontières, ajoutant que le pays n’était « plus en mesure d’accueillir un tel nombre d’immigrants afghans ».
Depuis que les talibans ont pris le pouvoir à Kaboul en 2021, le flux de migrants afghans vers l’Iran a augmenté. Selon les derniers chiffres du gouvernement publiés en août, le pays accueille « plus de 2,7 millions de réfugiés afghans réguliers », soit « 97 % de tous les migrants légaux ».
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Contrôles et expulsions
L’Iran n’a pas communiqué le nombre total de migrants afghans présents sur son sol, mais un député, Abolfazl Torabi, a récemment estimé leur nombre à “entre six et sept millions”. L’Iran partage une frontière avec l’Afghanistan de plus de 900 km.
« En bloquant la frontière, nous voulons contrôler les entrées et les sorties » du pays et « renforcer la sécurité dans les zones frontalières », a ajouté lundi le général Nemati.
Les autorités ont accru la pression sur les réfugiés « illégaux » ces derniers mois et ont régulièrement annoncé des expulsions. Le 13 septembre, le porte-parole de la commission parlementaire de la sécurité nationale, Ebrahim Rezai, a annoncé que la police prévoyait d’« expulser plus de deux millions » d’immigrés illégaux dans un avenir proche.