adoption d’un projet controversé sur l’expulsion des migrants au Rwanda

adoption d’un projet controversé sur l’expulsion des migrants au Rwanda
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Adossé à un nouveau traité entre Londres et Kigali qui prévoit le versement de sommes substantielles au Rwanda en échange de l’accueil des migrants, le texte débattu lundi au Parlement visait à répondre aux conclusions de la Cour suprême, qui avait jugé illégal le projet initial la dernière fois. Novembre.

Il définit notamment le Rwanda comme un pays tiers sûr. Or, si le Rwanda se présente comme l’un des pays les plus stables du continent africain, son président Paul Kagame est accusé de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression.

À son sujet: Les ambivalences de Paul Kagame

Un « ping-pong parlementaire »

La Chambre des Lords, où les conservateurs ne disposent pas de majorité, a retardé l’adoption définitive du texte en le renvoyant constamment à la Chambre des Communes avec des amendements, qui étaient à leur tour systématiquement rejetés par les députés. Une manœuvre dilatoire connue sous le nom de « ping-pong parlementaire ».

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Les Lords voulaient notamment exiger que le Rwanda ne soit pas considéré comme un pays sûr jusqu’à ce qu’un organisme de contrôle indépendant le dise. Ils voulaient également que les agents, alliés et employés du Royaume-Uni à l’étranger, y compris les Afghans ayant combattu aux côtés des forces armées britanniques, soient exemptés d’expulsion.

Finalement, la chambre haute, dont les membres ne sont pas élus, a décidé de se conformer à la volonté de la Chambre des communes désignée au suffrage universel, et a décidé de ne plus amender le texte, garantissant ainsi son entrée en vigueur.

Le gouvernement « prêt »

Plus tôt lundi, Rishi Sunak avait assuré que son gouvernement était « prêt » à expulser les demandeurs d’asile vers le Rwanda d’ici 10 à 12 semaines, une fois la loi adoptée. “Ces vols décolleront quoi qu’il arrive”, a insisté dans la matinée le Premier ministre lors d’une conférence de presse.

Le gouvernement a mobilisé des centaines de personnels, dont des juges, pour traiter rapidement les éventuels recours des migrants illégaux, et a libéré 2 200 lieux de détention à leur intention en attendant que leur cas soit étudié.

Des « avions charters » ont été réservés, a ajouté Rishi Sunak, tandis que, selon les médias, le gouvernement a eu du mal à convaincre les compagnies aériennes de contribuer aux expulsions.

“Aucun tribunal étranger ne nous empêchera de faire décoller les avions”, a insisté Rishi Sunak, reprenant le mantra des conservateurs depuis que les premières expulsions vers le Rwanda ont été bloquées par la justice européenne.

L’enjeu est également électoral pour le Premier ministre, au pouvoir depuis 18 mois, alors que les conservateurs sont largement perdants des prochaines élections législatives.

Un projet de loi vivement critiqué

Le projet de loi du gouvernement est vivement critiqué par l’opposition travailliste, les associations d’aide aux migrants, le chef de l’Église anglicane ou encore le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk, qui a estimé qu’il va « à l’encontre des principes fondamentaux des droits de l’homme ».

Lundi, les rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur la traite des êtres humains, les droits des migrants et la torture ont averti que les compagnies aériennes et les autorités qui facilitent les vols concernés « pourraient être complices d’une violation des droits de l’homme protégés au niveau international.

Dans une déclaration à l’AFP, le directeur général de l’organisation Care4Calais Steve Smith a jugé le plan “peu pratique”, “brutal” et “qui ne parviendra pas à mettre un terme aux traversées de la Manche”.

Le gouvernement devrait « plutôt se concentrer sur la tâche vitale du traitement équitable et rapide des demandes d’asile », a également réagi Enver Solomon, du Conseil pour les réfugiés.

Lire aussi : Migrants noyés dans la Manche : deux décennies d’échec et de tensions entre Paris et Londres

Après avoir atteint un record en 2022 (45 000), puis diminué en 2023 (près de 30 000), le nombre de personnes ayant traversé la Manche illégalement à bord de pirogues de fortune a augmenté de plus de 20 % depuis le début de l’année par rapport à l’année dernière.

 
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