À la barre
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Pendant une décennie, Dominique P. a invité des hommes à violer sa femme, qui l'a droguée jusqu'à l'inconscience. Lors du procès de 51 d'entre eux, un commissaire a expliqué comment, notamment à partir de vidéos soigneusement archivées des faits, les enquêteurs ont pu remonter jusqu'aux suspects.
Mardi avait déjà été une journée éprouvante pour les parties civiles. Gisèle P. avait contenu ses émotions, affichant un visage digne malgré la lecture crue du long rapport de l’enquête – lourd de 31 volumes – relatant les faits pour lesquels 51 hommes ont comparu depuis lundi pour viol ou agression sexuelle, à commencer par son ex-mari, Dominique P. De ce récit éprouvant aux détails sordides, la principale victime et ses enfants étaient ressortis “secoué”, Selon l'un de leurs avocats, la tension est montée d'un cran ce mercredi : l'audition du chef de l'enquête a été l'occasion pour plusieurs avocats de la défense d'affirmer la ligne déjà tracée la veille. Alors que quatorze des 51 accusés ont reconnu les faits reprochés, présentant leurs excuses à la victime, les autres refusent d'être qualifiés de “violeurs”.
Appelé à la barre à l'ouverture de l'audience, le commissaire divisionnaire Jérémie Bosse Platière a d'abord détaillé le travail fastidieux d'enquête des policiers. Tout a commencé le 12 septembre 2020, lorsque l'agent de sécurité d'un supermarché de Carpentras a surpris un homme en train de filmer sous les jupes des femmes. Dominique P., 68 ans à l'époque, est immédiatement passé aux aveux, évoquant « impulsions »Ses deux téléphones portables ont été saisis ainsi qu'un ordinateur, lors d'une première