Aurélie Aubert in gold, and boccia for fuel – Libération

Avec sa victoire dans la catégorie BC1 ce lundi 2 septembre, la joueuse normande apporte à la France sa toute première médaille olympique dans la discipline. Son souhait : contribuer à sortir son sport de l’ombre.

À 27 ans, lors de ses tout premiers Jeux paralympiques, Aurélie Aubert entre dans l’histoire de sa discipline, la boccia (cousine de la pétanque), en décrochant la toute première médaille olympique française dans la discipline (1). Bien qu’elle soit classée douzième mondiale et septième européenne, elle prend sans broncher le dessus sur la Singapourienne Jeralyn Tan Yee Ting, numéro 2 mondiale, qui l’avait battue à plate couture dans le groupe 6-1.

Dès le premier lancer, Aubert a fait jeu égal puis mieux, avec une précision étonnante : premier set remporté 2-0. Dans le deuxième, ses lancers se sont musclés avec audace, par exemple pour mettre KO et prendre le « jack », l’équivalent du cochonnet : 3-0. Mais la Singapourienne a resserré la vis dans la troisième salve : 3-0. Le quatrième et dernier set, à 5 pour Aubert et 3 pour son adversaire, a suspendu le souffle dans l’Arena Sud, et le suspense a duré. Aubert menait mais sur la cinquième balle, la Singapourienne a réussi à coller au cochonnet. Et là, Aurélie Aubert, par choix tactique, a décidé de ne pas jouer ses trois balles restantes. Audacieuse. Mais elle a réussi son pari, la partie s’est terminée 5-4.

En fait, ce n’était pas du tout un choix tactique mais une erreur, indiquait Aurélie Aubert quelques minutes plus tard, dans le « zone mixte » dédié aux échanges avec les médias : « Je pensais qu’il n’avait plus de balles, j’ai mal lu l’affichage sur le tableau et je me suis fait peur. » La championne se retrouve alors face à une forêt de micros et de téléphones portables, un phénomène très rare en boccia. Elle le souligne indirectement, en espérant que « Cette médaille permet une plus grande médiatisation de la boccia et de mieux faire connaître ce sport ». Et de louer le soutien bruyant des spectateurs, qu’elle a découvert « très prometteur » alors qu’elle le craignait au départ. En termes de qualités, Samuel Pacheco, sélectionneur de l’équipe de France, souligne son « une très bonne vision du jeu, une capacité à se concentrer sur chaque balle, à rentrer très facilement dans sa bulle, et elle a beaucoup progressé en endurance ».

« Pas du tout stressé »

« Je vis, je mange, je dors boccia »Aurélie Aubert le dit souvent. Elle vante un jeu tactique, proche des échecs et du curling. Il y a aussi de l’évasion dans l’air. Atteinte d’une paralysie cérébrale depuis sa naissance, qui se manifeste notamment par des spasmes musculaires, des mouvements involontaires et des difficultés à marcher ou à se déplacer, son autonomie est limitée. Jouer et gagner change la donne, lui redonne les rênes. Pourtant, la toute nouvelle championne olympique dit souvent qu’elle est venue à la boccia par défaut, par amour du chocolat : alors pensionnaire du centre de rééducation de Richebourg, dans les Yvelines, Aurélie Aubert n’aimait pas ce sport mais les éducateurs l’ont accrochée avec la promesse de plein de cases. Ses premières victoires ont contribué à la convaincre de continuer.

C’est également dans ce centre qu’elle rencontre celle qui deviendra son assistante de boccia, Claudine Llop Cliville, alors infirmière. Claudine, qui déplace la chaise d’Aurélie Aubert, prépare ses boules et les lui donne, raconte de leur finale : « Dès ce matin, je me sentais bien, pas du tout stressée., C’est extraordinaire ce qu’elle a fait, extraordinaire. Ce mardi, Aurélie Aubert retrouvera l’Aréna Sud pour l’épreuve par équipes. La joueuse d’Aubevoye (Eure) est capitaine du trio qu’elle forme avec Fayçal Meguenni et Aurélien Fabre.

(1) Sa compatriote Sonia Heckel a été éliminée lors de ses matchs de poule en BC3.

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