« Plus le temps passe, plus je constate les dégâts du gel »

« Plus le temps passe, plus je constate les dégâts du gel »
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Pour Francesca Maigre, c’est comme un cauchemar à répétition. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les températures négatives n’ont pas épargné son vignoble, à Lully (GE). « Plus le temps passe, plus je constate les dégâts du gel. Nous avons entre 60 et 80 % de perte. Je pense que ce sera dans la même veine qu’en 2017 », confie celle qui a perdu 80 % de sa récolte cette année-là.

Malgré les efforts du vigneron genevois, rien n’a fonctionné. « On savait que ça allait être une soirée compliquée. J’avais laissé mes branches fruitières verticales pour que les bourgeons soient moins près du sol, mais quand même, ça a gelé. Et toutes les parcelles ont été touchées.

La frustration est d’autant plus grande que « les vignes ont été très précoces – au moins deux semaines. Les pousses étaient déjà bien développées, ce qui est risqué car à ce stade elles sont plus sensibles.

Si la spécialiste garde le sourire, elle sait que cette année ne sera pas la meilleure. « Il y aura forcément moins de récoltes et avec le stress sur la vigne, on ne sait pas comment ça va évoluer. Sans compter que le froid risque de revenir dans les prochains jours. « Nous ne sommes pas à l’abri d’un nouveau gel. Je ne suis pas en paix », conclut le vigneron du Domaine des Bonnettes.

Jusqu’à présent, les professionnels vaudois étaient épargnés. « Nous sommes tombés entre les gouttes, mais cela se décidera lundi. La prévision est de -1 degré. Nous avons très peur», reconnaît Maude Vogel, du Domaine Croix Duplex.

A Cully, Laurent Barthet confirme. « Nous n’avons eu aucun problème ici. Probablement grâce à l’effet lac. Mais ce n’est pas fini. Il nous reste encore une semaine. Cela se jouera à 1 ou 2 degrés. Mais le vigneron reste confiant. « Il va y avoir des baisers. C’est une bonne chose, car cela brasse l’air et permet de gagner quelques degrés.

En Valais, Camille Fontannaz de la Cave La Madeleine a réussi à limiter les dégâts à Vétroz. « Nous nous sommes battus durement avec les bougies et en remuant l’air. Malgré tout, les cépages plus précoces, comme la Petite Arvine, ont été bien touchés. Mais nous faisons mieux que d’autres, qui ont perdu 40 à 50 % dans certains domaines. Pour nous, c’est plutôt autour de 20 %. C’est effrayant, car cela nous rappelle 2017, qui fut une année traumatisante. Nous savons qu’il y aura encore des nuits à risque, donc nous restons vigilants. Comme les vignerons, les arboriculteurs craignent pour leur récolte.

 
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