La Grande Barrière de corail frappée par le pire épisode de blanchissement jamais observé

La Grande Barrière de corail frappée par le pire épisode de blanchissement jamais observé
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(Sydney) La Grande Barrière de corail, au nord-est de l’Australie, connaît actuellement le pire épisode de blanchissement jamais observé, sous l’effet du réchauffement climatique, a annoncé mercredi l’autorité qui la gère.



Mis à jour hier à 20h56

Laura CHUNG

Agence France-Presse

“L’impact cumulé subi par la barrière cet été a été plus élevé que les étés précédents”, a indiqué dans un communiqué la Great Barrier Marine Park Authority, qui dépend du gouvernement fédéral australien.

Annoncé en mars, ce nouvel épisode de blanchissement massif, dû à la hausse de la température des eaux, est le cinquième en huit ans.

La Grande Barrière de corail, qui s’étend sur 2 300 km le long des côtes de l’État du Queensland, est souvent considérée comme la plus grande structure vivante au monde. Elle abrite une biodiversité extrêmement riche, avec plus de 600 espèces de coraux et 1 625 espèces de poissons.

Les observations aériennes ont montré qu’environ 730 des plus de 1 000 récifs observés avaient blanchi, a indiqué l’Autorité.

Ce phénomène est provoqué par une augmentation de la température de l’eau qui provoque l’expulsion d’algues symbiotiques donnant au corail sa couleur vive. Si les températures élevées persistent, le corail blanchit et meurt.

Dans plusieurs régions du parc marin, “les coraux ont été exposés à des niveaux de chaleur records”, souligne l’Autorité, qui relève que l’été austral 2023-2024 a été le deuxième le plus chaud jamais observé dans la région.

Un été difficile

“La Grande Barrière de corail est un écosystème incroyable, et bien qu’elle ait démontré sa résilience à maintes reprises, cet été a été particulièrement difficile”, a déclaré ce matin Roger Beeden, scientifique en chef de l’Autorité du parc.

Lors d’une mission sur la Grande Barrière de corail, des journalistes de l’AFP se sont rendus dans l’une des zones les plus touchées par le phénomène.

L’île Lizard, un petit coin de paradis tropical au large de la pointe nord-est de l’Australie, regorgerait normalement d’une vie corallienne florissante. Mais aujourd’hui, ce n’est plus qu’un cimetière marin. Environ 80 % du récif a blanchi cet été. Beaucoup de ces coraux auront du mal à survivre.

La biologiste marine Anne Hoggett vit et travaille sur l’île Lizard depuis 33 ans. Elle raconte qu’à son arrivée, le blanchissement des coraux ne se produisait que tous les dix ans environ. Aujourd’hui, cela se produit chaque année, dans des proportions variables.

“Nous ne savons pas encore s’ils ont déjà subi trop de dégâts pour s’en remettre ou non”, a-t-elle déclaré.

L’Australie a déjà investi quelque 5 milliards de dollars australiens (3 milliards d’euros) pour améliorer la qualité de l’eau, réduire les effets du changement climatique et protéger les espèces menacées. Grâce à cela, l’UNESCO avait provisoirement renoncé en août 2023 à inscrire la Grande Barrière de corail sur la liste du patrimoine mondial en péril, comme elle menaçait de le faire depuis 2021.

Mais l’Australie est également l’un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre, l’un des plus grands exportateurs de gaz naturel et de charbon, et n’a fixé que très récemment des objectifs, jugés peu ambitieux, pour atteindre la neutralité carbone.

Le phénomène ne se limite pas à l’Australie : lundi, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) a annoncé que la planète connaissait son deuxième plus grand épisode de blanchissement des coraux depuis dix ans.

“Le blanchissement des coraux devient de plus en plus fréquent et grave”, a constaté Derek Manzello, coordinateur de l’observatoire des récifs coralliens de la NOAA, en soulignant les températures océaniques record.

 
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