coup d’État constitutionnel fomenté par le même groupe qui a maintenu Bouteflika au pouvoir pendant vingt ans

coup d’État constitutionnel fomenté par le même groupe qui a maintenu Bouteflika au pouvoir pendant vingt ans
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Le premier événement en Algérie ces prochains mois est cette très étrange décision d’avancer l’élection présidentielle trois mois avant la date prévue, sans en donner les raisons, en violation flagrante de la Constitution. Un coup de maître, murmure-t-on dans l’entourage d’Abdelmadjid Tebboune. Un coup d’État constitutionnel fomenté par le même groupe qui a maintenu au pouvoir pendant vingt ans feu Abdelaziz Bouteflika, crie la société civile et avec elle les partis d’opposition et l’élite intellectuelle algérienne.

Une secte civilo-militaire qui viole aujourd’hui la Constitution et qui prend l’Algérie en otage, ouvrant une voie royale à l’actuel président. Et même si ce champion est usé, vieilli et affaibli, il a quand même le mérite de vouloir mourir, comme son prédécesseur et comme le premier putschiste, Houari Boumediene, dans les bras du pouvoir. Et quel pouvoir pour un jeune qui a environ 80 ans et dont l’état de santé suscite de vives inquiétudes, suite à une « détresse respiratoire » qui affecte gravement sa capacité à gouverner le pays pour un second mandat. cinq ans. Ses médecins allemands lui recommandèrent de se soumettre à une nouvelle série de contrôles médicaux en Allemagne, en vue de revoir en détail son évaluation médicale.

Du côté des sbires du régime, qui s’affairent à préparer la voie à l’actuel président, rien ne devrait couler sur ses véritables problèmes de santé. « Passez votre chemin, il n’y a pas de quoi s’inquiéter pour notre président », répète depuis plusieurs mois son entourage. Mais ces messages aux intentions inavouées peinent à convaincre les Algériens qui n’ont pas d’autres sources, compte tenu du flou qui entoure sa maladie, que les Allemands bien informés en la matière, qui parlent de son « incapacité à se remettre d’une infection aux formes les plus graves ». du Covid-19 ». Une incapacité qui fait que l’Algérie vit actuellement un moment particulièrement chargé de doutes et d’incertitudes. Elle a plus que jamais besoin de discernement pour affronter les différentes peurs, désespoirs et renoncements.

Que l’on prenne en considération les auteurs de ce complot constitutionnel, la manière dont il a été mené ou ses conséquences politiques, on constate que la vie publique algérienne est confisquée depuis 1962 par la même oligarchie qui abuse des mêmes procédés, et continue les mêmes objectifs : confiscation de la volonté du peuple à travers une réécriture erronée et fluctuante de l’histoire. De 100 000 martyrs du temps du président Ben Bella, à 5 millions récemment annoncés par Tebboune) qui séquestre la télévision pour son usage exclusif depuis 4 ans.

Et l’armée dans tout ça ? Il ne semble pas que la junte militaire dirigée par Saïd Chengriha, un militaire de 80 ans, qui a vécu tout au long de l’histoire militaire algérienne comme simple figurant, l’ait lâché pour l’instant. Elle observe la situation et attend dans quelle direction la balance va peser. Pas de désaccords ni de divergences de fond entre le clan Tebboune et l’armée. Les oppositions qui apparaissent ici et là portent en fait sur le partage des revenus mais jamais sur la nature du système politique. Il n’y a plus d’État, ni d’administration, ni de droit en Algérie, passée d’un État militaire à un État militaro-policier.

Résultat : stagnation économique, appauvrissement de la société, discrédit institutionnel, sont la marque du régime. Les termes de l’impasse algérienne sont tragiquement simples : détournement de la volonté populaire par la fraude électorale et détournement de la richesse nationale par la corruption.

À cela s’ajoutent des tensions avec son voisin, le Maroc, motivées avant tout par la volonté de maintenir la société algérienne dans l’isolement, le mépris et la haine d’autrui. Les frontières sont toujours fermées entre les deux pays. Et rien n’explique la négation de ce qui fut le cœur de la lutte nord-africaine, dont la conférence de Tanger fut le point nodal, conférence qui proposait en 1958, la construction du grand Maghreb comme l’aboutissement naturel des guerres de libération de l’Afrique. trois pays. .

L’Algérie est donc appelée à reconsidérer le champ des priorités, à faire le point sur l’urgence maghrébine, mais surtout à recentrer le débat sur ses problèmes internes liés à l’achèvement de la construction de son Etat, car, l’embryon naissant en 1962, a été rapidement balayée, dans un pays où les fondements de la démocratie sont bafoués quotidiennement et de manière flagrante.

 
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