Soudan : un an de guerre et une crise humanitaire sans précédent

Soudan : un an de guerre et une crise humanitaire sans précédent
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Le 15 avril 2023, des coups de feu et des explosions retentissent dans les rues de la capitale soudanaise, Khartoum. Depuis, le pays a plongé dans une crise politique et une guerre civile.

Le conflit actuel oppose le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, à son ancien adjoint Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemedti, chef des forces paramilitaires de soutien rapide (Forces de soutien rapide). FRS). ).

En 2021, les deux généraux ont chassé ensemble les civils avec lesquels ils partageaient le pouvoir depuis la chute du dictateur Omar al-Bashir en 2019. Mais ils se sont ensuite divisés sur la question de l’intégration des paramilitaires dans l’armée. N’ayant jamais réussi à signer un accord censé relancer une transition démocratique, les combats ont commencé il y a un an.

Les forces paramilitaires revendiquent la capture de plusieurs infrastructures clés. L’armée mène des frappes aériennes contre des bases paramilitaires.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU a suspendu son aide le 16 avril 2023, après la mort de plusieurs travailleurs humanitaires dans les combats au Darfour, vaste région de l’ouest frontalière du Tchad.

Des milliers d’habitants de Khartoum fuient les combats, de nombreux pays évacuent leurs ressortissants. Des trêves sont signées mais les accords ne seront jamais respectés très longtemps, RSF et armée s’accusant mutuellement de violer le cessez-le-feu.

La guerre s’installe, les combats s’intensifient et la population entre dans une crise sans fin.

Depuis, des milliers de personnes sont mortes, dont entre 10 000 et 15 000 dans une seule ville du Darfour, à l’ouest du pays. “Pprès de 8 millions« Des personnes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, ont été déplacées, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). La crise humanitaire au Soudan et dans les pays voisins constitue une urgence.

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25 millions de personnes, soit la moitié de la population du pays, ont besoin d’aide, selon Jean Stowell, chef de mission de Médecins sans frontières en Soudan. Il dénonce de son côté « un vide humanitaire extrêmement inquiétant ».

La brutalité de ce conflit et la menace de famine créent un environnement propice à la mort tragique de nombreux enfants. Ted Chaban, directeur exécutif adjoint de l’UNICEF

« En plus des décès liés à la violence, nous voyons des enfants mourir de malnutrition et du manque de vaccins, des femmes souffrir de complications après un accouchement dans de mauvaises conditions. »énumère-t-il dans ce communiqué.

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Selon un communiqué de presse de l’UNICEF, il s’agit de pPrès de 4 millions d’enfants de moins de cinq ans devraient souffrir de malnutrition aiguë cette année, dont 730 000 souffrent de malnutrition aiguë sévère potentiellement mortelle. Plus de 90 % des 19 millions d’enfants en âge scolaire n’ont pas accès à l’éducation formelle. “La brutalité de ce conflit et la menace de famine créent un environnement propice à la mort tragique de nombreux enfants. dit Ted Chaiban, Directeur exécutif adjoint de l’UNICEF.

Près de la moitié des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère se trouvent dans des zones difficiles d’accès, où les affrontements persistent, aggravant leur situation déjà désastreuse. Si toutes les parties impliquées dans le conflit nous permettaient d’atteindre les communautés dans le besoin et de remplir notre mission humanitaire sans politisation de l’aide, nous pourrions sauver des vies. » il a continué.

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Mais l’UNICEF alerte également sur les risques de recrutement d’enfants par des groupes armés et les risques de violences sexuelles à leur encontre. “L’année 2023 a été marquée par le plus grand nombre de violations graves et vérifiées des droits de l’enfant au Soudan depuis plus d’une décennie. Les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés que ceux rapportés, en raison des difficultés extrêmes liées à la vérification des violations liées aux problèmes d’accès. indique leur communiqué.

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La crise humanitaire affecte également les pays qui reçoivent un afflux massif de réfugiés soudanais, notamment le Soudan du Sud, le Tchad, l’Éthiopie et l’Égypte.

Une conférence internationale s’est ouverte ce lundi 15 avril 2024 à Paris sur le Soudanexactement un an après le début de la guerre, avec l’espoir de réveiller la mobilisation sur ce sujet « crise oubliée » avec des conséquences humanitaires catastrophiques et des risques géopolitiques majeurs.

La réunion, coprésidée notamment par l’Allemagne, combinait un volet politique pour tenter de trouver des voies de sortie du conflit, avec un volet humanitaire pour mobiliser des dons et amener massivement de l’aide dans ce pays dévasté. Corne de l’Afrique, ainsi qu’une réunion d’une quarantaine de membres de la société civile soudanaise.

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« L’attention internationale se porte davantage sur Gaza et l’Ukraine que sur Soudana insisté le Quai d’Orsay, évoquant une crise « humanitaire mais aussi géopolitique. Le risque de rupture Soudan et la déstabilisation de l’ensemble de la Corne est absolument majeure ».

La réunion politique, à huis clos, a réuni les ministres des pays voisins de Soudan (Tchad, Libye, Kenya, Djibouti, Soudan du Sud, Égypte, Éthiopie), du Golfe (Émirats arabes unis, Arabie saoudite) et des puissances occidentales (États-Unis, Grande-Bretagne, Norvège). Des organisations régionales telles que l’Union africaine, la Ligue arabe et l’Igad, le bloc des pays d’Afrique de l’Est, étaient également présentes aux côtés des agences des Nations Unies.

L’envie derrière cette rencontre était «adopter une déclaration de principe et faire le point sur les différentes initiatives de paix»a précisé le Quai d’Orsay.

 
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