En Haïti, le conseil de transition tant attendu est créé

En Haïti, le conseil de transition tant attendu est créé
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Le conseil n’est pas encore formellement en charge du pays et Ariel Henry “présentera la démission de son gouvernement suite à la nomination d’un nouveau premier ministre”, précise le texte. Ses membres devront nommer « rapidement » un Premier ministre ainsi qu’un gouvernement « inclusif », selon le document. Le mandat du conseil doit se terminer « au plus tard le 7 février 2026 ».

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“La possibilité d’un nouveau départ”

La Communauté des Caraïbes (Caricom), qui a parrainé les discussions pour la formation du conseil, s’est félicitée de sa création officielle qui laisse « entrevoir la possibilité d’un nouveau départ pour Haïti », tout en reconnaissant que le pays avait encore à faire face à « d’importants problèmes ». défis”.

Des gens se protègent lors d’un affrontement entre la police et un gang, à Port-au-Prince, le 8 avril 2024. — © Odelyn Joseph / keystone-sda.ch

Les États-Unis, par la voix d’un porte-parole du Département d’État, ont évoqué pour leur part une « étape positive vers le rétablissement de la sécurité, pour ouvrir la voie à des élections libres et transparentes et vers le rétablissement de la démocratie et d’une gouvernance inclusive ».

L’assaut des gangs

Haïti souffre d’une instabilité politique chronique depuis des décennies. Mais fin février, les gangs, dont la violence ravageait déjà des pans entiers du territoire, ont lancé des attaques coordonnées contre des sites stratégiques, affirmant vouloir renverser Ariel Henry.

Ce dernier, nommé quelques jours avant l’assassinat en 2021 du président Jovenel Moïse, a été fortement contesté. Il n’a pas pu retourner dans son pays après un voyage au Kenya. Le 11 mars, le jour même d’une rencontre entre les Haïtiens et plusieurs organisations et pays comme les États-Unis, il annonce sa démission pour laisser la place à un conseil présidentiel de transition.

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Des négociations complexes

Il aura fallu plusieurs semaines de négociations complexes, marquées par des revers, pour que le conseil voie le jour. En cause, des désaccords entre les partis politiques et d’autres parties prenantes mais aussi avec le gouvernement sortant, sans parler des doutes sur la légalité même d’un tel organisme.

Le conseil sera composé de sept membres votants, représentant les principales forces politiques d’Haïti et le secteur privé. Le décret cite les partis politiques choisis mais ne mentionne pas nommément les personnes qui devraient en faire partie. Deux observateurs sans droit de vote représenteront également la voix de la société civile et de la communauté religieuse. Les personnes accusées ou condamnées par les tribunaux, sous sanctions de l’ONU, ayant l’intention de se présenter aux prochaines élections en Haïti et/ou s’opposant à la résolution de l’ONU sur le déploiement d’une mission multinationale seront exclues du conseil. soutien à la sécurité.

Le ministère haïtien de la Culture et de la Communication a appelé « les personnalités désignées par les parties prenantes pour faire partie » du conseil à soumettre aux autorités les documents nécessaires à son approbation.

Un expert : « Protéger la population, première priorité »

Pour Gédéon Jean, directeur du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH), une ONG haïtienne, la création de l’organisme est « une étape importante ». « Toutefois, cette étape n’est pas une fin en soi », précise-t-il. “Il va falloir créer les conditions de sécurité pour que le conseil puisse fonctionner mais surtout protéger la population, première priorité.” “Sans le rétablissement de la sécurité, les membres du conseil ne pourront pas exercer leurs responsabilités”, a-t-il insisté.

Sur le toit de l’ambassade du Canada, Port-au-Prince, le 10 avril 2024. — © Odelyn Joseph / keystone-sda.ch

Sans président ni parlement, Haïti n’a pas eu d’élections depuis 2016. La capitale est à 80% aux mains de bandes criminelles, accusées de nombreuses exactions, notamment des meurtres, des viols, des pillages et des enlèvements contre rançon. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré vendredi que près de 100

000 personnes avaient fui la zone métropolitaine de Port-au-Prince en un mois pour se mettre à l’abri des attaques croissantes des gangs.

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