Échange d’armes entre Elon Musk et la Cour suprême du Brésil

Échange d’armes entre Elon Musk et la Cour suprême du Brésil
Descriptive text here

Alexandre de Moraes a longtemps été considéré comme l’un des épouvantails de la gauche brésilienne. L’homme étant jugé trop à droite, sa nomination à la puissante Cour suprême du pays avait même déclenché un tollé de l’opposition au président Michel Temer en 2017.

Deux ans plus tard, lorsque Jair Bolsonaro – très proche idéologiquement de Donald Trump et de l’alt-right américaine – arrive au pouvoir, la Cour suprême le charge néanmoins d’enquêter sur la diffusion de fausses informations par l’extrême droite. Sur la base de quoi Alexandre de Moraes avait alors bloqué un certain nombre de comptes X (ex-Twitter), souvent associés à des partisans de Jair Bolsonaro, au motif qu’ils contenaient de la désinformation ou des appels à la violence. Citons notamment le cas de l’ancien député Daniel Silveira, qui a déclaré dans une vidéo publiée en ligne vouloir voir les membres de la Cour suprême être «battu dans la rue« .

Au grand désarroi des « Bolsonaristas », de Moraes a acquis encore plus de pouvoir en 2022 en assumant la présidence du Tribunal électoral supérieur. Celui-là même qui a déclaré Jair Bolsonaro inéligible pendant huit ans quelques mois plus tard, suite à la diffusion de fausses informations sur le système électoral brésilien. Autant dire que l’homme est très moyennement apprécié dans les milieux d’extrême droite, au Brésil et à l’étranger.

Elon Musk incarne les « grandes gueules de la Silicon Valley » conquises par Donald Trump

Pugilisme sur X

On ne sait pas pourquoi Elon Musk le cible désormais personnellement en ligne. Lors de son rachat de Twitter – rebaptisé X – en octobre 2022, le milliardaire sud-africain, également très proche de Donald Trump et de l’alt-right américaine, a dévoilé une série de documents internes à l’organisation. Ces « Twitter Files » ont ensuite été transmis à des journalistes américains, et l’un de ces journalistes accuserait désormais Alexandre de Moraes d’avoir censuré des parlementaires proches de Bolsonaro.

Ni une ni deux, Elon Musk s’est rendu sur son réseau social le week-end dernier pour qualifier le magistrat brésilien de «dictateur» et indique que «devrait démissionner ou être démis de ses fonctions« . Après quoi il a ajouté qu’il le ferait de toute façon.lever toutes les restrictions» imposée aux comptes bloqués.

Bolsonaristes, Trumpistes et compagnie

Truculant aussi, le membre de la Cour suprême brésilienne n’a pas manqué de réagir en répondant qu’il imposerait des amendes d’environ 20 000 dollars par jour pour chaque compte X bloqué par la justice brésilienne et débloqué par le réseau social. Il a également ordonné l’ouverture d’une enquête contre Elon Musk en invoquant une hypothétique «exploitation criminelle de», et a ajouté son nom à une liste de personnalités visées par une autre enquête en cours, sur des « milices numériques » soupçonnées d’avoir organisé des campagnes de désinformation durant la présidence de Jair Bolsonaro. Réponse d’Elon Musk : «Comment Alexandre de Moraes est-il devenu dictateur du Brésil ? Il tient Lula en laisse

L’intérêt de cette passe d’armes est relatif en soi, mais ses effets sont inquiétants. Très vite, plusieurs personnalités politiques brésiliennes ultra-conservatrices ont réclamé la destitution du magistrat. Seul le Sénat peut prendre cette décision. Le président du Sénat – Rodrigo Pacheco – s’est donc également joint à la danse en déclarant que la régulation des réseaux sociaux était «inévitable“, ajouter “ce n’est pas de la censure […], ce sont des règles d’utilisation de ces plateformes« . Il n’est d’ailleurs pas impossible que cette intervention d’Elon Musk dans la vie politique brésilienne ait été orchestrée de l’intérieur. Elon Musk et Jair Bolsonaro n’ont jamais caché leur admiration mutuelle.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Un autre lanceur d’alerte de Boeing décède subitement après avoir contracté une bactérie résistante aux antibiotiques