« Il détestait l’injustice. Cela lui a coûté la vie», a commenté la sœur de la victime, sous couvert d’anonymat. “Il était sensible, il n’aimait pas tout lire sur les fusillades”, a-t-elle déclaré au quotidien suédois “Expressen”.
Jeudi, la Suède était sous le choc après la mort par balle d’un père, abattu en plein jour et en présence de son fils dans une banlieue de Stockholm. Ce père de famille de 39 ans, identifié par son prénom Mikael dans les médias, a reçu une balle dans le front en début de soirée mercredi alors qu’il se rendait à vélo à la piscine avec son fils. Il est décédé jeudi, a indiqué la police.
Plusieurs médias, dont la chaîne de télévision TV4 et les tabloïds « Aftonbladet » et « Expressen », suggèrent qu’il a été tué parce qu’il avait affronté une bande de jeunes. La police, qui n’a procédé à aucune interpellation, n’a pas confirmé cette thèse.
La Suède est en proie à une guerre des gangs qui a atteint un niveau inédit fin 2023, avec un nombre record de fusillades sur fond de lutte pour le contrôle du trafic de drogue. Pour commettre des actes criminels, ces gangs recrutent des jeunes qui ne sont pas criminellement responsables, certains n’ayant que 12 ans.
Le Premier ministre Ulf Kristersson et la chef de l’opposition Magdalena Andersson ont annoncé qu’ils se rendraient jeudi soir à Skärholmen, au sud de la capitale, où le père a été tué. Plusieurs fusillades ont eu lieu dans ce quartier ces derniers mois.
“Le système criminel auquel notre pays est confronté a des conséquences brutales sur l’ensemble de notre société libre et ouverte”, a déclaré le Premier ministre dans un message sur Instagram. « Des personnes aussi violentes ne devraient pas pouvoir intimider d’honnêtes citoyens pour les faire taire », a-t-il ajouté.
“Les gangs, totalement impitoyables, ne s’arrêteront que lorsque nous les arrêterons”, a ajouté le leader.
Le leader des Démocrates suédois anti-immigration, Jimmie Akesson, a déclaré qu’« il ne suffit pas de débiter des platitudes. Il est temps pour la Suède de déclarer la guerre totale à tous les membres de ces bandes criminelles.»
Ce meurtre intervient alors que le Parlement suédois a adopté mercredi une loi autorisant la police à créer des zones temporaires pour procéder à des fouilles corporelles sans soupçon de crime, afin de tenter d’endiguer la violence des bandes criminelles.
