défis pour l’UE et dilemmes pour l’Espagne

défis pour l’UE et dilemmes pour l’Espagne
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La scène sahélienne s’est transformée depuis plusieurs décennies en un échiquier sur lequel se déploient les ombres des groupes jihadistes, avec une frénésie meurtrière. Pour la plupart affiliés à l’État islamique et à Al-Qaïda, ils orchestrent un ballet macabre depuis cette étendue africaine, se plaçant tristement au sommet des entités les plus sinistres de la planète.

Le baromètre du chaos, le Global Terrorism Index, place le Sahel en tête des zones touchées par ce fléau moderne : il provoque près de la moitié du deuil mondial, avec près de 4 000 âmes perdues, et concentre un quart des attentats. Dans la sinistre liste des nations épuisées, quatre étoiles de cette région, le Burkina Faso en sentinelle, suivi du Mali, du Nigeria et du Niger, brillent d’un éclat funèbre. Face à ce tumulte, l’Europe, et l’Espagne aux aguets, comprennent l’impératif de pacification du Sahel.

Le gouvernement espagnol, scrutant cette partie de l’échiquier africain où surgissent les coups d’État et où évoluent à l’aise les sombres figures des jihadistes, y décèle une menace tangible. L’inquiétude n’est pas feinte ; c’est celui d’un voisin vigilant qui craint que l’orage ne traverse les murs de son jardin.

Cette urgence sécuritaire transparaît dans les pages du Rapport sur la sécurité nationale 2023 du Département de sécurité nationale (DSN) de la présidence du gouvernement espagnol. Il peint le Sahel non pas comme une toile de fond, mais comme un avant-plan essentiel de la sérénité ibérique.

Le Sahel est le théâtre d’une lutte acharnée contre une hydre terroriste aux mille visages. Loin d’être une simple fait divers géopolitique, le tumulte qui agite cette région résonne jusqu’aux portes de l’Europe, réveillant un écho particulièrement inquiétant dans les couloirs de l’Alcazar espagnol. Ces derniers y voient un nid potentiel de coups d’État et un foyer d’où peuvent émerger des vagues de migration irrégulière, entraînant avec elles le risque d’infiltration terroriste.

Le Sahel pourrait refléter les turbulences sur des horizons plus larges : Maghreb, Golfe de Guinée, Bénin et Togo. Ce rapport, relayé par la plume d’« Europa Press », ne dresse pas seulement un état des lieux ; il appelle à un début, à une stratégie de stabilisation pour bloquer la voie aux stratagèmes djihadistes qui lorgnent sur les terres espagnoles et européennes.

Selon les données les plus récentes du Global Terrorism Index, près de la moitié des pertes humaines liées au terrorisme sont enregistrées dans ce seul désert, ébranlant des pays comme le Burkina Faso et le Mali. Dans cette toile complexe, l’Algérie, voisin aux intentions floues, se distingue par son influence ambivalente.

D’un côté, le régime capos d’Alger participe aux dialogues internationaux visant à apaiser les tensions régionales ; d’autre part, des informations indiquent qu’elle pourrait, dans sa volonté hégémonique, parrainer des groupes djihadistes qui sèment le chaos dans le nord du Mali, ce qui est déjà quelque part une réalité. Une stratégie de deux poids, deux mesures, qui laisse les partenaires et les voisins perplexes.

Malheureusement pour les séniles d’à côté, ce n’est qu’une nouvelle perte d’influence de l’Algérie au Sahel, puisque la Mauritanie a également décliné une offre d’Alger en faveur d’un rapprochement avec le Maroc. Face à la position équivoque de l’Algérie, le Maroc se pose en médiateur.

Avec une politique étrangère axée sur la coopération et le dialogue, le Royaume s’efforce de nouer des liens de confiance avec ses voisins sahéliens, promouvant la paix et la stabilité régionale et, partant, garantissant les intérêts européens. Artisan de la paix, le Maroc est reconnu pour sa contribution significative via ses Casques Bleus, mais aussi pour sa stratégie antiterroriste innovante.

Sa diplomatie sécuritaire a été encore illustrée lors de l’Africa Focus Group à Cotonou, où, en consultation avec les pays alliés, il a préconisé une stratégie commune contre Daesh. Dans ce contexte, une réunion de haut niveau a eu lieu hier, sous l’égide du chef de la Diplomatie, Nasser Bourita, qui a accueilli Hamadi Meimou, envoyé de la coalition pour le Sahel.

Ce tête-à-tête reflète l’engagement du Maroc à tisser les fils de la paix et du développement régional, dans la dynamique de l’initiative atlantique inspirée par le roi Mohammed VI. La visite de Meimou à Rabat coïncide avec un moment critique, où le G5 Sahel s’effondre (retrait de pays comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso), poussant ainsi certains États à se rapprocher de « l’Alliance des États du Sahel ». Le dialogue s’est concentré sur le rôle de la coalition dans cette mosaïque sécuritaire complexe.

L’Europe, et l’Espagne en particulier, doivent faire face à cette partition sahélienne où chaque note est imprévisible. Entre le nécessaire soutien à apporter aux États fragilisés du Sahel et la vigilance contre l’Algérie, les stratégies à adopter sont redoutables de complexité. Le Maroc, avec son approche diplomatique, pourrait s’avérer être l’atout clé de cette configuration régionale. Une chose est sûre cependant : le Sahel reste un enjeu majeur pour la sécurité internationale, un défi que ni l’Europe ni l’Espagne ne peuvent se permettre de négliger.

 
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