Un tribunal de l’Arizona considère que la loi interdisant l’avortement est valable, sauf si la vie de la mère est en danger

Un tribunal de l’Arizona considère que la loi interdisant l’avortement est valable, sauf si la vie de la mère est en danger
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Les pro-choix et les anti-avortement manifestent devant la Cour suprême des États-Unis alors que des arguments sont entendus concernant une loi du Texas interdisant l’avortement après six semaines, à Washington, le 1er novembre 2021. EVELYNE HOCKSTEIN / REUTERS

La plus haute juridiction de l’Arizona a jugé mardi 9 avril qu’une loi de 1864 interdisant presque tous les avortements était applicable, une décision symbolique aux implications électorales importantes à quelques mois de l’élection présidentielle dans cet Etat. clé du sud des États-Unis.

Cette loi interdit tout avortement dès la conception, sauf si la vie de la mère est en danger. Le viol ou l’inceste ne sont pas considérés comme des exceptions valables. Cependant, la procureure générale de l’Arizona, la démocrate Kris Mayes, a prévenu depuis longtemps qu’elle n’engagerait aucune poursuite.

Restée en sommeil depuis des décennies, cette loi “est désormais applicable”, selon une décision de la Cour suprême de l’Arizona. Ses juges ont estimé que rien ne s’opposait à son application puisque la protection constitutionnelle de l’avortement a été abrogée en 2022, rendant chaque État responsable de légiférer en la matière. Si la loi ne devrait pas être appliquée dans la pratique pour le moment, la situation pourrait changer en fonction des élections : aux États-Unis, les procureurs sont élus.

Questions électorales

L’avortement est le sujet favori du mouvement conservateur depuis plusieurs décennies, mais l’annulation de la garantie fédérale du droit à l’avortement s’est révélée très impopulaire auprès du grand public américain lors de plusieurs élections récentes.

Cette décision de l’Arizona renforce donc l’enjeu électoral à l’approche de la présidentielle, dans un Etat clé où Joe Biden s’est imposé face à Donald Trump avec seulement 10 000 voix d’avance en 2020.

Lundi, M. Trump a souligné à juste titre vouloir laisser carte blanche aux États américains pour légiférer sur l’avortement, en cas de retour à la Maison Blanche. « Les États détermineront par vote ou par loi, ou peut-être les deux. Quelle que soit leur décision, elle doit avoir force de loi. »a-t-il déclaré.

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Joe Biden a de son côté dénoncé une décision mardi “cruel”. Il a critiqué l’interdiction de l’avortement « encore plus extrême et dangereux ». Le président des États-Unis estime que la décision de justice de cet État occidental, décisive pour l’élection présidentielle de novembre, est le fait d’élus républicains. « qui sont déterminés à priver les femmes de leur liberté ».

Dans la foulée, sa vice-présidente, Kamala Harris, a annoncé qu’elle se rendrait vendredi à Tucson, dans le sud de l’Arizona, pour un événement de campagne en faveur de « liberté reproductive ».

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Le Monde avec l’AFP

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