En Pologne, la croissance de la ville de Rzeszow, carrefour de l’aide militaro-humanitaire de l’Ukraine

En Pologne, la croissance de la ville de Rzeszow, carrefour de l’aide militaro-humanitaire de l’Ukraine
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Cette initiative, qui s’appuie sur le mécanisme de protection civile de l’Union européenne, constitue un véritable pont aérien pour les civils et militaires dont l’état de santé nécessite une évacuation sanitaire d’urgence, à l’heure où les établissements ukrainiens sont souvent débordés ou détruits. « Nos patients souffrent de cancers ainsi que de polytraumatismes et de brûlures graves. Notre tâche est de stabiliser leur état de santé pendant 24 heures, pour leur permettre de monter à bord d’un avion médicalisé d’où ils rejoindront un hôpital européen. explique Adam Szyszka, employé de la fondation PCPM, l’ONG humanitaire polonaise, à l’origine de ce Hub.

Les portes du hangar s’ouvrent alors brusquement pour laisser passer des civières et des fauteuils roulants. Des hommes équipés de béquilles et d’orthèses pour les plus valides d’entre eux, se présentent, immédiatement pris en charge par le personnel. Le lendemain matin, ils prendront un avion pour l’Allemagne et les Pays-Bas. « L’aéroport de Jasionka est le premier grand aéroport international proche de l’Ukraine. Toutes les évacuations aériennes y sont possibles jusqu’à leur destination finale », expliquer Adam Szyszka.

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Des vols low-cost aux vols humanitaires en temps de guerre

Outre ces vols sanitaires, l’aéroport civil de Jasionka, qui ne desservait que des vols low-cost avant l’invasion de l’Ukraine, continue de s’enrichir de nouvelles destinations, avec une clientèle ukrainienne privée de liaisons aériennes sur son propre sol. Son tarmac a ainsi été visité par plus d’un million de passagers en 2023. Une hausse de plus de 25 % par rapport à la fréquentation auparavant record de 2019. Mais sa piste d’atterrissage en cache d’autres. 80 % de l’aide militaire occidentale destinée à Kiev voisine passe par ici. Le long de l’aéroport, des clôtures, avec de nombreux panneaux interdisant la photographie, cachent difficilement ces tentes beiges à la disposition de l’armée américaine et ces cartons kaki pointés vers le ciel. Autant de batteries Patriot, d’un système de missile anti-aérien américain, qui parsèment les périphéries devenues stratégiques.

L’infrastructure rassure Damian Drupka, qui reconnaît avoir préparé les passeports de ses enfants au premier jour de la guerre en Ukraine. Mais il n’est plus question pour cet entrepreneur de 39 ans de quitter sa ville natale. Sa pizzeria, près de l’aéroport de Jasionka, ne désemplit pas. «On entend souvent plus l’anglais que le polonais», s’amuse le restaurateur, qui n’aurait jamais pensé devoir un jour traduire sa carte dans la langue de Jack Kerouac. “Pour faire quoi ? Nous étions une ville du bout du monde. Nous avions au maximum un touriste par an.

Pour ce Polonais, comme tous les employeurs de la restauration ou de l’hôtellerie des environs, il y a clairement eu un « avant » et un « après » le 24 février 2022. « Mon chiffre d’affaires a augmenté de 30 % par rapport à avant la guerre en Ukraine. Même hors saison, nous avons du monde ! témoigne Damian Drupka. Et en effet, en ce jour pluvieux de février, les treillis assis sur les bancs trahissent l’origine d’une nouvelle clientèle : des soldats américains, et autres ressortissants alliés, dépêchés dans le cadre de l’Otan à l’aéroport de Jasionka. Soit environ 5 000 personnes, dont la majorité viennent des Etats-Unis, stationnées en permanence pour assurer la sécurité de la Pologne et assurer l’approvisionnement militaire de l’Ukraine.

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Joe Biden et Volodymyr Zelensky, régulièrement de passage

Le tarmac de Jasionka est régulièrement foulé par les dirigeants du monde entier se rendant dans la capitale ukrainienne, comme le président américain Joe Biden ou son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Damian Drupka a aussi eu l’agréable surprise de recevoir un coup publicitaire inédit, en mars 2022, lorsque le président américain, en visite chez ses soldats, a soudain popularisé – avec un selfie – sa pizza au pepperoni et aux jalapeno. , devenu le « Joe épicé ».

De son côté, le maire de Rzeszow, Konrad Fijolek, affirme : la métamorphose de sa ville est “irréversible”. Dans son bureau, l’édile argumente : « Avant, nous étions une ville à la frontière de l’Union européenne, un peu loin de Varsovie, et encore plus loin de Bruxelles. Tout d’un coup, nous sommes devenus le centre d’intérêt de toute l’Europe ».

La croissance de la capitale des Basses-Carpates, forte de 200 000 habitants, a été accélérée par la guerre en Ukraine. Une perspective que la reconstruction dans le pays voisin ne nie certainement pas, selon l’élu. “Aux 30 000 réfugiés ukrainiens installés dans la ville s’ajoutent des soldats de l’Otan et leurs fournisseurs, des employés du secteur humanitaire, des diplomates qui y passent régulièrement… Bref, nous sommes une ville internationale et restons-le.»

 
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