Sous la pression des États-Unis, Israël autorisera l’ouverture du point de passage d’Erez pour acheminer l’aide humanitaire à Gaza

Sous la pression des États-Unis, Israël autorisera l’ouverture du point de passage d’Erez pour acheminer l’aide humanitaire à Gaza
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Le président américain Joe Biden a évoqué jeudi pour la première fois la possibilité de conditionner l’aide américaine à Israël à des mesures « tangibles » face à la catastrophe humanitaire à Gaza.

Le cabinet de sécurité israélien a approuvé « des mesures immédiates pour accroître l’aide humanitaire à la population civile » à Gaza, a annoncé vendredi le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahou dans un communiqué.

Routage « temporaire »

Selon ce communiqué, Israël autorisera l’acheminement « temporaire » de l’aide via le port israélien d’Ashdod, à environ 40 km au nord de la bande de Gaza, et via le point de passage d’Erez, entre le territoire palestinien et le sud d’Israël.

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Les autorités israéliennes vont également autoriser « l’augmentation de l’aide jordanienne via Kerem Shalom », un poste frontière du sud d’Israël. La Maison Blanche a immédiatement appelé Israël à mettre en œuvre « rapidement » ses engagements.

Israël mène une vaste opération militaire dans la bande de Gaza depuis l’attaque du 7 octobre, menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis ce territoire. L’attaque a fait 1.170 morts côté israélien, en majorité des civils tués le même jour, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.

Plus de 250 personnes ont été kidnappées lors de l’attaque et emmenées comme otages dans la bande de Gaza, où 130 sont toujours détenues, parmi lesquelles, selon l’armée israélienne, 34 sont mortes.

Israël s’est engagé à anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 dans la bande de Gaza et qui est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, Israël et l’Union européenne notamment.

Le bureau de presse du Hamas a fait état vendredi de frappes aériennes et de tirs d’artillerie à travers la bande de Gaza, notamment à Rafah (sud), où s’entassent près de 1,5 million de Palestiniens déplacés par les combats, et à Khan Younès.

Dans cette dernière ville, l’armée israélienne a affirmé avoir détruit « une infrastructure terroriste souterraine » et localisé des armes. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 56 corps ont été transportés vers les hôpitaux, dont une majorité d’enfants, de femmes et de personnes âgées.

Les bombardements et les offensives terrestres des forces israéliennes ainsi que le siège total du territoire palestinien ont provoqué un désastre humanitaire.

« Profondément insensible »

La mort lundi dans des frappes israéliennes de sept travailleurs humanitaires, un Palestinien et six étrangers, de l’ONG World Central Kitchen (WCK), a accru le mécontentement international. L’armée israélienne a reconnu une “grave erreur”, M. Netanyahu évoquant un “incident tragique”. Plusieurs pays d’où sont originaires les victimes ont fermement condamné cette frappe, dont l’Australie.

“J’ai trouvé cette déclaration (…) franchement, pour la famille en particulier (…) profondément insensible”, a déclaré la ministre australienne des Affaires étrangères Penny Wong, à propos de la réaction de M. Netanyahu, dans un entretien au quotidien britannique The Guardian.

« L’horrible attaque de cette semaine contre World Central Kitchen n’était pas la première du genre. Ce doit être la dernière», a insisté jeudi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken à Bruxelles. Il a rappelé que « 100 % de la population a besoin d’aide humanitaire » à Gaza.

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Premier soutien militaire d’Israël, les Etats-Unis ont exigé de leur partenaire une « augmentation spectaculaire » de cette aide, espérant voir des mesures concrètes prises « dans les heures et les jours à venir ».

« Si nous perdons ce respect de la vie humaine, nous courons le risque de ne plus pouvoir nous différencier de ceux que nous combattons », a déclaré M. Blinken, faisant référence au Hamas.

Après la frappe de lundi, l’ONG WCK a annoncé la suspension de ses opérations à Gaza, augmentant les craintes pour les 2,4 millions d’habitants.

Open Arms, l’organisation espagnole qui a affrété avec WCK le premier bateau d’aide humanitaire arrivé à Gaza en mars, a également annoncé jeudi qu’elle suspendait ses opérations via le couloir humanitaire depuis Chypre.

Réunion du Conseil de sécurité

Jeudi, Médecins Sans Frontières (MSF), Oxfam, Médecins du Monde et Save the Children International ont alerté sur leur quasi-impossibilité de travailler à Gaza.

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir vendredi sur la situation des travailleurs humanitaires et le risque de famine à Gaza. Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré jeudi que « 31 enfants dans (la) bande de Gaza sont morts de faim et de déshydratation ».

Et selon une étude d’Oxfam, la population du nord de ce territoire survit avec « moins de 12 % des besoins caloriques quotidiens moyens ».

Pour apporter leur aide, plusieurs pays procèdent à des parachutages, mais cette méthode ne peut remplacer les voies terrestres, insiste l’ONU. Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a indiqué avoir largué jeudi l’équivalent de « 50 680 repas » dans le nord du territoire.

Joe Biden a également pressé jeudi Binyamin Netanyahu de conclure « sans délai » un accord de cessez-le-feu, alors que l’opération terrestre souhaitée par le Premier ministre israélien à Rafah suscite une inquiétude croissante.

 
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