En France, une altercation entre un proviseur et un élève suscite une vague d’indignation, le monde politique réagit

En France, une altercation entre un proviseur et un élève suscite une vague d’indignation, le monde politique réagit
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L’annonce du départ du proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel, menacé de mort après une altercation avec une élève pour lui faire retirer son voile, a suscité une vague d’indignation, allant même jusqu’au Premier ministre qui a annoncé une plainte sur Mercredi pour « dénonciation calomnieuse » contre la jeune femme.

“L’Etat, l’institution, sera toujours aux côtés de ses agents, ceux qui sont en première ligne face à ces attaques contre la laïcité, face à ces tentatives d’entrisme islamiste dans nos établissements scolaires”, a affirmé Gabriel Attal sur TF1, après avoir reçu le directeur dans l’après-midi avec sa ministre de l’Éducation Nicole Belloubet.

« J’ai décidé que l’Etat allait porter plainte contre cette jeune femme pour dénonciation calomnieuse », a-t-il déclaré. “Il ne faut rien lâcher”, selon le Premier ministre qui a rappelé la mort de Dominique Bernard et Samuel Paty, deux enseignants tués dans des attentats islamistes.

Le proviseur “a simplement fait son travail” en demandant “à une jeune femme d’appliquer la loi, c’est-à-dire de retirer son voile dans l’établissement scolaire”, a souligné Gabriel Attal, en vertu de la loi interdisant le port de signes religieux ostentatoires dans les écoles. 2004.

Ce directeur d’école était la cible de menaces de mort sur les réseaux depuis l’altercation du 28 février avec une étudiante, inscrite en BTS, à qui il avait demandé de retirer son voile.

Une enquête avait été ouverte à Paris pour cyberharcèlement. Un jeune homme de 26 ans originaire des Hauts-de-Seine a été interpellé et doit être jugé le 23 avril à Paris pour avoir menacé de mort sur Internet.

“Pas de vagues”

Deux premières plaintes avaient été déposées : l’une par l’étudiant « pour violences n’entraînant pas une incapacité de travail », et une par le proviseur « pour un acte d’intimidation envers une personne participant à l’exécution d’une mission de service public visant à obtenir une dispense de les règles régissant ce service ».

La plainte de l’étudiante, qui elle-même ne fréquente plus l’établissement selon Gabriel Attal, a été classée sans suite pour « délit insuffisamment caractérisé », a indiqué le parquet de Paris.

Un mois après les événements, le proviseur a quitté son poste “pour des raisons de sécurité”, selon un message adressé mardi aux enseignants, aux élèves et aux parents par le nouveau directeur de l’établissement.

Le rectorat a, de son côté, parlé de « convenance personnelle » et d’un « départ anticipé » pour la retraite, « quelques mois » avant elle, « au vu des événements qui ont marqué ces dernières semaines ».

De la gauche à l’extrême droite, les responsables ont déploré un « échec » face au « mouvement islamiste ». “C’est à cela que mène le ‘pas de vagues’, c’est à cela que nous conduisent les petites lâchetés et les grands renoncements”, a réagi le président des sénateurs LR Bruno Retailleau.

« Des équipes mobilisées »

“Nous ne pouvons pas l’accepter”, a déclaré le chef des députés socialistes Boris Vallaud, dénonçant “un échec collectif”.

La maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, est « consternée et consternée » mais « comprend » la décision « de se protéger », selon son cabinet. Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France, a jugé que les « agresseurs (du proviseur, ndlr) doivent être mis hors d’état de nuire ».

La proviseure “n’a pas démissionné”, a de son côté affirmé Nicole Belloubet devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée. « Il est à la retraite (…). Il est actuellement en congé spécial jusqu’en juillet, jusqu’à la date de sa retraite », a-t-elle ajouté.

Nicole Belloubet lors d’une séance de questions avec le gouvernement à l’Assemblée nationale, le 26 mars 2024 ©AFP

Lors de sa visite dans l’établissement début mars, elle avait souligné qu’une « série de mesures » avait été prise pour protéger le proviseur. Son ministère a assuré mercredi qu’il “n’abandonne jamais ses agents” face aux menaces et que ses équipes restaient “mobilisées”.

Le nouveau directeur du complexe scolaire, entré en fonction lundi, a expliqué qu’il avait été “désigné par la direction académique” pour assurer “l’intérim jusqu’en juillet prochain”, dans son message à la communauté éducative.

 
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