Menaces persistantes contre les droits humains, prévient Amnesty

Menaces persistantes contre les droits humains, prévient Amnesty
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Les violations des droits humains vont se poursuivre, voire s’aggraver, au Salvador sous le nouveau mandat du président Nayib Bukele si l’état d’urgence est maintenu pour lutter contre les gangs, a prévenu Amnesty International mercredi, jour marquant les deux ans de ce régime.

Le 27 mars 2022, M. Bukele a déclaré une « guerre » sans merci aux gangs contrôlant une grande partie du pays.

Selon de nouveaux chiffres officiels publiés mardi, plus de 78 000 membres présumés de gangs ont été arrêtés en deux ans – « une bombe à retardement », a estimé Katya Salazar de l’ONG Fundacion Debido Proceso – et 3 939 armes à feu ainsi que 8 000 véhicules saisis.

“Cette guerre contre ces terroristes va continuer”, a assuré le ministre de la Justice et de la Sécurité Gustavo Villatoro à la télévision publique.

Dans un communiqué, Amnesty évoque “la possibilité, au cours du second mandat du président Bukele, d’un approfondissement de la crise (des droits humains) observée au cours des deux dernières années”.

“Si le cap n’est pas corrigé, l’exploitation du processus pénal et l’instauration d’une politique de torture dans le système pénitentiaire pourraient se poursuivre”, ajoute l’organisation dans un communiqué. « Il est impossible de réduire la violence des gangs en la remplaçant par la violence d’État. »

Selon Amnesty, les ONG locales ont recensé « 327 cas de disparitions forcées » et « une suroccupation des prisons d’environ 148 % », avec « au moins 235 décès en détention ».

M. Bukele, réélu en février avec 85 % des voix pour un nouveau mandat de cinq ans, affirme avoir fait du Salvador « le pays le plus sûr du monde ».

Il rejette les critiques et a assuré en septembre à l’ONU qu’il n’existait pas de recette étrangère pour lutter contre le crime organisé et qu’« aucun pays n’a le droit d’imposer ses idées ».

M. Bukele “a montré son incapacité à mettre en place des mesures à grande échelle pour s’attaquer aux causes sous-jacentes de la violence et de la criminalité”, selon Ana Piquer, directrice d’Amnesty pour les Amériques, citée dans le communiqué.

Amnesty appelle les autorités salvadoriennes à promouvoir une politique favorisant « le respect des droits humains et la recherche de solutions à grande échelle » et la communauté internationale à « condamner tout modèle de sécurité publique fondé sur la violation des droits humains ».

 
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