En fin de compte, c’est toujours Platon qui gagne

En fin de compte, c’est toujours Platon qui gagne
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Au final, c’est toujours Platon qui gagne

Elie Hanna – Gérant de Hanna Family Office Sàr

Publié aujourd’hui à 11h40

Platon et Xénophon étaient des disciples de Socrate. Dans la traduction anglaise, ils étaient plutôt des auditeurs – des « auditeurs » – du grand philosophe. Chacun d’eux avait son propre cheminement mental qui ne coïncidait pas toujours avec les enseignements du maître. D’ailleurs Socrate n’écrivait pas, il considérait que les idées écrites étaient déjà mortes, et que la transmission par mémoire ne retient que ce qui a déjà été vu pour l’améliorer.

Platon est l’un des trois plus grands philosophes grecs de l’Antiquité, entre Socrate et Aristote, et l’un des fondateurs de la philosophie occidentale. Né dans une famille aisée, Platon était un athlète et surtout un philosophe instruit. Il voulait se lancer en politique mais la condamnation à mort de Socrate l’avait découragé. Dans « La République », à travers un dialogue utopique, Platon vante la vertu à travers la justice dans la cité, et prouve qu’un pays peut être gouverné par des lois, et non par un homme fort.

“Platon prouve qu’un pays peut être gouverné par des lois et non par un homme fort.”

Xénophon était un homme d’action, historien, philosophe, stratège militaire et assoiffé de sang au point que les soldats de ses ennemis se suicidaient avant la défaite, pour ne pas tomber en captivité entre ses mains. Xénophon nous a laissé une œuvre aussi variée qu’abondante. Il a inventé la sténographie. Xénophon introduisit la pensée économique dans l’art d’administrer son domaine agricole. Il a écrit de nombreux traités.

L’existence d’une rivalité et d’une jalousie entre les deux hommes fait polémique. Ni l’un ni l’autre n’ont jamais cité l’autre dans ses livres, mais il semble que l’un ait lu et critiqué les œuvres de l’autre. Platon a condamné l’homosexualité, tout comme Xénophon, mais les historiens le qualifient pour Platon et le placent plus explicitement sur Xénophon.

Xénophon a fait l’éloge de l’amour spirituel plutôt que physique, Platon a également parlé d’amour pur et idéal, mais les historiens ont attribué cet amour doux-amer à leur favori de tous les temps ; Platon (amour platonique). Xénophon répandit son savoir, tandis que Platon disait que la seule chose qu’il était sûr de savoir, c’était qu’il ne savait rien. Sans doute pour minimiser l’importance de l’intense production intellectuelle de son concurrent. Depuis deux mille quatre cents ans, c’est toujours Platon qui a gagné.

Xénophon était favorable à la formation d’un vaste empire. Il croyait qu’un homme fort pouvait gouverner sans toujours consulter le peuple ni respecter les lois. Platon était pour les villes (nations) démocratiques et indépendantes, gouvernées par des lois. En 1900, sur une base purement étymologique, « xénos » pour étranger et « phobos » pour peur, les Grecs inventent un mot pour « hostilité à l’étranger » que le dictionnaire de l’Académie française reprend en 1935 par analogie. La xénophobie est devenue en français « haine des étrangers ». Il n’y a pas de lien direct entre la xénophobie et Xénophon.

Le penseur libanais Salim Wakim, dans son livre « Lebanon Forever » (1996), qu’il avait écrit simultanément en anglais « For Ever, Lebanon », ainsi qu’en arabe, nous propose une lecture synthétisée du monde antique, qui nous aide à comprendre le Levant aujourd’hui. Dans cette œuvre, il situe le jardin d’Eden dans un village libanais qui porte encore aujourd’hui presque le même nom « Ehden ».

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