Les États de l’Alliance du Sahel (AES) dégradent les bilans des institutions financières régionales

Les États de l’Alliance du Sahel (AES) dégradent les bilans des institutions financières régionales
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Les 3 États AES pèsent lourdement dans la catégorie des prêts non performants (NPL) des banques et institutions financières de la région. Ainsi, la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) a vu son coût du risque s’envoler de 32% du fait de son exposition aux 3 Etats.

Selon des indiscrétions résultant de son dernier conseil d’administration tenu le 25 mars à Dakar, l’institution dédiée au financement du développement dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) cumulerait des engagements d’au moins 850 milliards de FCFA vis-à-vis de -vis des Etats. Une exposition qui concerne également la Banque de Développement de la CEDEAO, la BIDC, qui aurait des engagements cumulés de l’ordre de 500 milliards FCFA vis-à-vis des trois pays. De son côté, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO ), qui vient de présider, le 22 mars, la 139ème Session du Collège de Supervision de la Commission Bancaire de l’UMOA à Abidjan, avait pris des dérogations particulières au fait que les engagements du secteur bancaire envers ces Etats* ne sont pas pris en compte dans le calcul de la norme prudentielle et dans les règles de provisionnement. Des mesures ponctuelles qui ne résolvent pas le problème à long terme, commente ce financier pour qui l’augmentation du capital minimum à 20 milliards de FCFA intervient dans un contexte anxiogène.

Pour cause, les banques doivent anticiper d’éventuelles faillites. Le Mali représenterait à lui seul 200 milliards des 450 milliards d’actifs non opérationnels (IHE) du secteur bancaire de l’Union. Ces immobilisations, constituées principalement de terrains et de biens immobiliers, reflètent le niveau des dettes impayées dans le secteur immobilier.

De son côté, le Niger, qui vient de bénéficier de la levée de l’embargo imposé par la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest, a accumulé fin janvier 485 millions de dollars de paiements en principal et intérêts manqués depuis le putsch du 26 juillet 2023, a été alarmé par Moody’s. Les groupes bancaires Ecobank Transnational, Oragroup, Attijariwafa Bank, Groupe Banque Centrale Populaire et Bank of Africa ont été particulièrement exposés. A noter que Moody’s avait révisé à la baisse, le 13 février 2023, les perspectives des banques de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Une perspective qui sera certainement revue à nouveau à la hausse compte tenu de l’heureuse issue de la crise politique sénégalaise et de la décision de la CEDEAO de lever ses restrictions sur le Niger.


Ces décisions de la BCEAO sont notamment :

Avis n° 002-04-2023 relatif à l’exclusion temporaire des titres publics émis par les Etats de l’UMOA)

Avis n°002-01-2024 aux établissements de crédit relatif au traitement comptable et prudentiel des expositions sur titres publics de l’Etat du Niger

 
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