En Russie, l’enquête se poursuit après l’attaque contre une salle de spectacle vendredi dernier (22/03). Au moins 137 personnes sont mortes, abattues par des terroristes qui sont entrés dans le bâtiment et ont pris pour cible des civils avec des armes automatiques. Ils ont ensuite incendié l’hôtel de ville de Crocus, lieu de l’attaque. Depuis, les autorités russes affirment avoir arrêté onze personnes et quatre individus, les agresseurs présumés, ont été placés en détention provisoire dans la nuit de dimanche (24/03) à lundi.
Un groupe qui existe depuis dix ans
Vendredi, l’attaque a été rapidement revendiquée par l’organisation État islamique au Khorasan. Cette branche de l’État islamique n’est pas la plus connue du groupe. Mais elle est néanmoins très active, la plus meurtrière de l’organisation. Son nom fait référence au nom médiéval de l’Afghanistan qui comprenait alors une partie du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan.
Le groupe est connu depuis son apparition en Afghanistan il y a dix ans, en 2014, fondé par d’anciens membres des talibans et d’Al-Qaïda. Un groupe puissant. «Il compte plusieurs milliers de combattants» dit à l’agence Reuters, Dan Bymen, chercheur au Center for Strategic and International Studies de Washington. “On pensait initialement qu’il s’agissait d’un groupe de guérilla qui menait des attaques terroristes occasionnelles, mais il se concentrait principalement sur l’Afghanistan. Et puis il y a eu des attaques au Pakistan et une attaque à grande échelle en Iran.» » explique-t-il encore en faisant référence à l’attaque de janvier dernier qui a coûté la vie à plus de 90 personnes à Kerman.
L’Europe dans la ligne de mire
Aujourd’hui aussi, dans le collimateur du groupe, il y a l’Europe. A quelques mois des Jeux olympiques de Paris, la France vient, après l’attentat de Moscou, de relever son niveau d’alerte terroriste au plus haut niveau. Justification venue de Paris : les attentats du groupe État islamique au Khorasan ont déjà été déjoués en France et en Allemagne également. La semaine dernière, la police allemande a arrêté deux hommes membres de l’organisation qui planifiaient une attaque en Suède depuis l’Allemagne.
Vendredi dernier, c’est la Russie qui a été touchée. « La Russie est depuis longtemps un ennemi de la communauté djihadiste au sens large, depuis la lutte contre l’Union soviétique en Afghanistan, bien sûr. » décrypte Dan Bymen. “Dans les années 1990, la Tchétchénie était probablement le premier foyer du jihad au monde. La Russie a également soutenu la Syrie pendant la guerre civile, notamment contre l’État islamique.»
Ennemi des talibans afghans
Le groupe aussi parfois désigné sous le sigle EI-K dans le monde francophone est aussi un ennemi des talibans en Afghanistan, d’où la multiplication des attaques là-bas. En 2021, le groupe État islamique du Khorasan a même tué Hamdullah Mokhlis, le chef de la sécurité des talibans à Kaboul.
Ce lundi, le Kremlin refuse de commenter les allégations du groupe lors de l’attentat du 22 mars à Moscou.L’enquête est en cours et l’administration présidentielle aurait tort de commenter l’avancée de l’enquête.», a déclaré le porte-parole de Vladimir Poutine. Les fouilles dans les décombres du bâtiment où a eu lieu l’attaque se sont poursuivies lundi.
