Le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis n’a pas exclu de reporter la conférence de paix en Ukraine, qu’il souhaitait initialement organiser d’ici cet été. Il a fait ces remarques jeudi alors qu’il concluait sa tournée en Afrique de l’Est au Kenya.
Ignazio Cassis l’a reconnu devant la presse à Nairobi : même s’il a multiplié les voyages diplomatiques, se mobiliser pour cette conférence n’est pas facile. Ni concilier les positions des deux camps. Berne laisse donc encore du temps à la réflexion.
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« À la mi-avril, nous déciderons de ce que nous allons faire. Est-ce qu’on tient cette conférence, oui ou non ? Devons-nous reporter cette conférence? Est-ce qu’on en a fait deux pour avoir les deux raisonnements qui peuvent avancer en même temps ? C’est dans cette phase intermédiaire dans laquelle nous nous trouvons actuellement, que nous appelons exploratoire», a indiqué le chef du Département fédéral des Affaires étrangères vendredi au micro de La Matinale.
“Nous voyageons comme des fous depuis la mi-janvier, pour parler, écouter, comprendre, voir qui est prêt à bouger et comment”, souligne le ministre. « Et évidemment tout le monde se regarde, ils se mesurent. Ce qui est important pour nous, c’est que chacun reconnaisse la légitimité de la Suisse dans cette démarche et soit heureux que la Suisse le fasse. Mais ils ne savent pas dire quel est le bon chemin, c’est là toute la difficulté de la tâche », commente-t-il.
Mobiliser les BRICS
Ce déplacement a été l’occasion pour le chef de la diplomatie suisse de rallier les pays autour de son projet de conférence, sur un continent où le conflit en Ukraine divise depuis ses débuts.
« En Ethiopie, j’en ai parlé. Pourquoi surtout en Ethiopie ? Parce que l’Éthiopie a rejoint les BRICS (sommet de 10 pays – dont le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine – qui se réunissent lors de sommets annuels, ndlr)», explique Ignazio Cassis.
Cependant, la conférence sur la guerre en Ukraine pose la question du soutien des États membres du Sud, en l’absence de celui de la Russie. « Il y a une volonté de contribuer partout. Mais il y a aussi des souhaits de certains Etats qui ne sont pas toujours compatibles, par exemple avec les Occidentaux, les Américains ou l’Union européenne », explique le ministre.
Si certaines grandes puissances restent difficiles à mobiliser, les Etats-Unis ont confirmé vouloir jouer un rôle dans cette conférence.
Albane Thirouard
