L’Union européenne veut livrer des munitions à Kiev mais elle s’est déjà tiré une balle dans le pied en admettant qu’après deux jours de réunions, jeudi et vendredi, à Bruxelles, aucune décision définitive ne sera prise !
Pour autant, les 27 n’ont pas perdu de temps jeudi. Ils ont au moins énuméré des initiatives possibles pour pallier aux pénuries qui pénalisent les forces ukrainiennes.
Plusieurs idées sont sur la table au sommet européen.
Utiliser les actifs
Des formes de financement « innovantes » sont à l’étude. Quatorze pays européens, dont la France et l’Allemagne, souhaitent que la Banque européenne d’investissement (BEI) puisse financer l’industrie de défense dans l’UE, ce qui n’est toujours pas le cas plus de soixante ans plus tard. sa création.
Les Vingt-Sept discutent également d’un plan visant à utiliser les profits exceptionnels générés par les avoirs russes gelés depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022. Ces avoirs, s’élevant à plus de 200 milliards d’euros dans l’UE, ont généré des intérêts estimés à plus de 200 milliards d’euros. plus de trois milliards d’euros par an. L’idée est d’en utiliser la majeure partie pour financer des achats d’armes pour Kiev. Si une majorité d’Etats membres y sont favorables, l’Autriche, l’Irlande et la Hongrie émettent encore des réserves.
La France et d’autres pays comme l’Estonie sont favorables au lancement d’un grand emprunt européen afin de répondre, comme ce fut le cas lors de la pandémie de Covid, à la menace « existentielle » qui pèse sur l’Europe. Mais plusieurs pays, dont l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suède, s’y opposent. L’urgence et l’unanimité ne font donc toujours pas bon ménage au sein de l’UE.