Quels pays continuent de vendre des armes à Israël ? – .

Quels pays continuent de vendre des armes à Israël ? – .
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Le mardi 19 mars, le Canada a annoncé la cessation de ses exportations d’armes vers Israël, rejoignant ainsi les rangs de ceux qui ont dit « non ». D’autres, dont la France, continuent cependant d’honorer leurs contrats, voire d’en signer de nouveaux.

Avant Canada, les Pays-Bas, le Japon, l’Espagne et la Belgique ont également annoncé la cessation des exportations d’armes vers Israël après le lancement de l’offensive israélienne sur Gaza. ” Ces annonces doivent toutefois être prises avec prudence.» conseille Zain Hussain de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). Dans chaque pays, des questions se posent quant au respect intégral ou non de ces déclarations. » Quoi qu’il arrive, ce sont des positions symboliques.

Depuis l’ordre du Cour internationale de Justice (CIJ) en janvier dernier, le respect du droit international est également en jeu. En effet, la CIJ a estimé qu’il existait un risque de « génocide » à Gaza. La Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide stipule que les États signataires sont légalement tenus de prévenir le génocide, crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.

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L’Allemagne et le Royaume-Uni, principaux fournisseurs européens

Le Traité international sur le commerce des armes interdit à un pays d’exporter des armes vers tout État qu’il soupçonne de pouvoir les utiliser à des fins de génocide. Toutefois, plusieurs États signataires poursuivent leurs échanges commerciaux, France notamment. ” Paris ne vend pas d’armes majeures, leurs ventes n’apparaissent donc pas dans nos données.ed, explique Zain Hussain. Mais la technologie française est largement utilisée dans les armes israéliennes, notamment dans les capteurs de missiles, et fournit également du matériel militaire. » Interrogé sur le dossier soumis au Sénat, le Premier ministre français Gabriel Attal a rappelé mardi que la France avait été l’un des premiers pays occidentaux à avoir appelé à un cessez-le-feu durable et qu’elle continuait de le faire. Il n’a cependant pas répondu directement à la question.

En Europe, les principaux fournisseurs d’armes d’Israël sont le Royaume-Uni et l’Allemagne. Ici aussi, la discrétion est de mise. Londres fournissait principalement des composants d’armes. Selon la Campagne contre le commerce des armes (CCAT), 15 % des composants des avions F-35 utilisés à Gaza proviennent de Londres. Ces contrats d’armement font l’objet d’intenses controverses au niveau national, mais ils n’ont pas encore été suspendus.

L’allemagne a augmenté le transfert de véhicules blindésnote Zain Hussain. Le pays dispose également de contrats à long terme pour les sous-marins. Ils livrent également des frégates. Il semble que de nouvelles licences aient été signées par l’Allemagne après le début de la guerre à Gaza, mais tout comme le Royaume-Uni, l’Allemagne n’est pas transparente sur cette question. »

Les États-Unis, un partenaire incontournable

Le principal problème concernant l’armement israélien ne se situe de toute façon pas en Europe, mais sur le continent américain. Les États-Unis représentent 69 % des ventes d’armes à Israël au cours des cinq dernières années selon le SIPRI. ” Pour l’instant, nous n’avons pas enregistré d’augmentation significative, mais il est certain que ces exportations ne sont pas prêtes de s’arrêter. », analyse Zain Hussain.

Ces dernières semaines, les négociations entre les deux pays ont porté sur un nouveau contrat de vente comprenant des avions de combat – vingt-cinq F-35 et vingt-cinq F-15 – et une escadrille de douze hélicoptères Apache. ” Les avions sont indispensables dans l’offensive sur Gaza puisque la majorité des opérations menées par Israël sont aériennes », rappelle Zain Hussain.

Au-delà des contrats déjà en cours entre les deux pays, une centaine de ventes d’armes sont passées inaperçues depuis le 7 octobre. Chacune d’elles n’a pas dépassé le montant nécessaire pour justifier d’être examinée et validée par le Congrès. Des milliers de munitions guidées, de bombes et d’armes légères ont été vendues sans débat public avant d’être finalement révélées par les autorités. Washington Post. ” Les autorités américaines suivent des pratiques différentes selon les pays auxquels elles vendent leurs armes.souligne Brian Finucane de l’International Crisis Group Institute (ICG). Dans le cas de l’Ukraine par exemple, il existait des fiches d’information détaillant chaque arme fournie et son numéro. Il n’y a pas eu une telle transparence dans le cas israélien. »

Les États-Unis disposent également de leur propre stock d’armes sur le sol israélien. Il semble qu’une partie de ces stocks ait été utilisée dans la guerre à Gaza, mais aucun des experts interrogés n’a pu le confirmer. En plus des ventes d’armes, les États-Unis versent 3 milliards de dollars par an à Israël. Pour Brian Finucane, le soutien militaire américain est « tout simplement vital, non seulement pour la campagne militaire en cours à Gaza, mais aussi pour les efforts israéliens visant à prévenir une éventuelle escalade avec le Hezbollah dans le nord. « . Pourtant, ce soutien pourrait être remis en question.

Interdire l’assistance militaire aux pays qui limitent l’aide humanitaire américaine

Les États-Unis ne sont pas signataires du Traité sur le commerce des armes, contrairement à la France, à l’Allemagne et au Royaume-Uni. Mais les lois américaines interdisent notamment l’assistance militaire aux pays qui limitent l’aide humanitaire des Etats-Unis. ” Compte tenu de la situation désastreuse à Gaza et du rôle joué par Israël dans l’obstruction de l’entrée et de la distribution de l’aide à Gaza, la question est de savoir si cette disposition sera appliquée.souligne Brian Finucane. La Maison Blanche s’y refuse pour l’instant, mais un certain nombre de membres du Congrès tentent de faire avancer ce texte. »

Joe Biden est actuellement engagé dans une double course contre la montre : celle de l’élection présidentielle américaine pour laquelle il ne peut se permettre aucune erreur, et celle déjà bien avancée, de la catastrophe humanitaire en cours à Gaza où 31 988 personnes ont été tuées selon le Hamas depuis le début. de l’offensive israélienne.

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