Une étude publiée dans le Lancet s’inquiète d’une baisse de la fécondité mondiale – rts.ch

Une étude publiée dans le Lancet s’inquiète d’une baisse de la fécondité mondiale – rts.ch
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Une étude publiée mercredi s’inquiète d’une baisse globale du taux de natalité dans le monde. Au tournant du siècle prochain, seuls six pays pourraient avoir un taux de fécondité supérieur au taux de reproduction. Mais ces projections et leurs conséquences doivent être nuancées, tempère l’OMS.

Plus de la moitié des pays observent déjà un taux de fécondité trop faible pour maintenir le niveau de leur population, soit en dessous de 2,1 naissances vivantes par femme, observe cette étude publiée mercredi dans la revue scientifique The Lancet. « À l’avenir, les taux de fécondité continueront de baisser partout dans le monde », ajoute le document.

Evolution des taux de natalité 1950 – 2100 (projection) [INSTITUTE FOR HEALTH METRICS AND EVALUATION]

À partir de données connues, des chercheurs du Global Burden of Disease, un vaste programme de recherche financé principalement par la fondation américaine Bill & Melinda Gates, ont cherché à prédire l’évolution en fonction de nombreuses variables prédictives, comme le niveau d’éducation. ou la mortalité infantile.

Ils concluent que d’ici 2050, les trois quarts des pays auront un taux insuffisant pour maintenir leur population. Et en 2100, 95 % des pays pourraient être concernés.

Déséquilibre accru entre le Nord et le Sud

Les chercheurs prédisent également que la population des pays pauvres continuera longtemps d’augmenter, notamment en Afrique subsaharienne, tandis qu’elle diminuera plus rapidement dans les pays développés. Ce déséquilibre risque aussi, selon eux, d’avoir « des conséquences considérables sur les plans économique et social ».

Taux de natalité attendu en 2100 (projection). [INSTITUTE FOR HEALTH METRICS AND EVALUATION]

« De nombreux pays à faible revenu et à plus forte fécondité seront confrontés à des sécheresses, des inondations et des chaleurs extrêmes de plus en plus fréquentes (…) Par exemple, le GIEC prévoit des baisses substantielles des rendements agricoles dans de nombreux contextes à faible revenu », écrivent les chercheurs.

“La pénurie de nourriture et de ressources, ainsi que plusieurs autres problèmes, y compris le long héritage du colonialisme, contribuent à l’instabilité politique et aux problèmes de sécurité dans certaines zones vulnérables”, ajoutent-ils dans leur conclusion.

Des politiques plus ou moins efficaces

« Les changements extrêmes dans la répartition mondiale des naissances vivantes peuvent être partiellement atténués par une meilleure éducation des femmes et un accès à la contraception moderne », principaux facteurs déterminant les taux de natalité, soulignent-ils.

Ces travaux s’inscrivent dans un contexte où de nombreux pays européens sont préoccupés par l’évolution de leur population. L’étude se concentre ainsi sur l’impact des politiques natalistes basées sur des incitations financières. Elle observe que ceux-ci n’élèvent jamais la fécondité au-dessus du taux de reproduction, mais peuvent éviter de tomber à des niveaux extrêmement bas.

>> Voir par exemple :

Emmanuel Macron veut relancer la natalité en France / 12h30 / 1 min. / 17 janvier 2024

Aussi des aspects positifs

Les prévisions de l’étude doivent être prises avec prudence, soulignent les chercheurs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le même numéro du Lancet.

Ils critiquent plusieurs choix méthodologiques, soulignant notamment la faiblesse des données actuellement disponibles dans de nombreux pays pauvres. Et au fond, « il faut privilégier la nuance et non le sensationnalisme » quand on parle de ce sujet, estiment-ils.

Ils soulignent également qu’un tel phénomène peut présenter aussi bien des avantages (environnement, alimentation) que des inconvénients (santé, emploi). Surtout, ils notent qu’il n’existe « aucun moyen évident » d’agir en conséquence.

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