L’association, qui lutte pour la protection des océans, a attribué des notes sur 20 aux députés européens sur la base de 150 votes et amendements au Parlement européen entre 2019 et janvier 2024, selon cette étude publiée mercredi.
“Nous avons sélectionné des votes et des amendements dont l’importance ne pouvait être ignorée par les députés”, a expliqué à l’AFP Alessandro Manzotti, biologiste chargé de recherches à Bloom.
L’équipe de 15 chercheurs a exclu plusieurs thématiques sur lesquelles « nous considérions que nous n’avions pas les compétences pour émettre un avis éclairé », précise-t-il. L’énergie nucléaire a ainsi été exclue du classement, tout comme certaines questions techniques sur le climat, les pesticides ou la politique agricole commune (PAC).
Sur cette base, c’est la gauche de l’hémicycle européen qui obtient les meilleurs scores, avec 19,8 pour les Verts, suivie de près par le groupe La Gauche (19,04), qui comprend La France insoumise (LFI), puis par les Sociaux et Démocrates. (16.6), dont la délégation française comprend le PS, Nouvelle Donne et Place Publique.
A l’autre extrémité, le groupe d’extrême droite des Conservateurs et Réformateurs européens (2,5/20), rejoint par Reconquête !, obtient le pire score, suivi d’Identité et Démocratie (3,3/20), ou du Rassemblement national.
La note du Parti populaire européen (PPE), où siègent les français LR, est à peine meilleure, avec 3,8/20.
“Cette polarisation totale est ce qui m’a le plus surpris”, souligne M. Manzotti.
« Lorsque nous demandons l’interdiction des pesticides reconnus comme dangereux, nous nous attendons à ce que tout le monde vote pour cette interdiction. Mais ce n’est pas du tout le cas », ajoute le chercheur, qui estime que cette étude devrait « réveiller les citoyens soucieux d’écologie » en vue des prochaines élections européennes.
Entre ces deux blocs de gauche et de droite, qui ne disposent pas de majorité propre, c’est le groupe libéral Renew (11,9/20) qui fait la différence. Mais le groupe est tiraillé entre ses délégations nationales, avec aux deux extrémités les Allemandes (5,5/20) et les Slovaques (16,9/20) tandis que les Françaises (Renaissance, Modem, Horizons) obtiennent un honorable 14,6/20.
Craintes sur l’impact socio-économique, colère agricole… d’abord projet fédérateur, l’ambitieux « Green Deal » de l’UE polarise les protestations, cinq ans après son lancement en 2019. Industriels et agriculteurs dénoncent le « fardeau » normatif, et les États, dont la France. , ont appelé à une « pause » réglementaire.
