Les pourparlers entre « équipes techniques » se poursuivent au Qatar, selon une Source proche des négociations, après un changement de position du Hamas qui a ouvert la porte à une pause dans les combats après avoir réclamé sans succès un cessez-le-feu définitif.
Les bombardements israéliens qui se poursuivent pendant ce temps sans répit ont fait 104 morts en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont au moins 30 dans la ville de Gaza.
Le leader du mouvement islamiste palestinien, Ismaïl Haniyeh, a accusé mardi Israël de « saboter » les négociations avec l’opération d’envergure menée depuis lundi contre l’hôpital al-Chifa de cette ville, qui héberge des milliers de civils ainsi que des patients et personnel.
L’armée a déclaré mercredi avoir tué jusqu’à présent 90 combattants du Hamas et du Jihad islamique dans et autour du complexe hospitalier, le plus grand du territoire, et avoir arrêté “plus de 300 suspects”.
Un nouveau bilan de 31.923 morts
Le dernier bilan fait état d’au moins 104 morts au cours des dernières 24 heures, selon un communiqué du ministère, qui ajoute que 74 096 personnes ont été blessées à Gaza depuis le début de la guerre, lorsque les commandos du Hamas ont attaqué Israël le 7 octobre.
Les ONG et agences onusiennes continuent de tirer la sonnette d’alarme sur le risque imminent de famine dans le territoire palestinien, notamment dans le nord, difficile d’accès et où vivent actuellement plus de 300 000 personnes.
“Cent pour cent de la population” de Gaza est “dans une situation d’insécurité alimentaire grave”, a déclaré mardi le secrétaire d’Etat américain, attendu en Arabie saoudite mercredi puis en Egypte jeudi.
Selon les agences de l’ONU, plus de 1,1 million de personnes à Gaza, soit environ la moitié de la population, vivent dans une situation alimentaire « catastrophique », proche de la famine.
«On ne fait plus la différence entre tonnerre et bombardement»
Le « principal obstacle » à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza « est l’absence de volonté politique », a-t-il ajouté.
Depuis le début de la guerre, Israël impose un siège complet à la bande de Gaza et inspecte toute aide, ce qui a pour effet de réduire le nombre de camions entrant sur le territoire, principalement via Rafah en provenance d’Egypte.
Face à l’urgence humanitaire, plusieurs pays organisent des parachutages et ont ouvert un couloir maritime depuis Chypre, mais tous soulignent que ces routes d’approvisionnement ne peuvent remplacer les routes terrestres.
A Rafah, la situation humanitaire désastreuse est encore aggravée par les pluies torrentielles qui sont tombées mardi, inondant les camps de déplacés.
« On ne fait plus de différence entre la pluie, le tonnerre et les bombardements. Les enfants criaient de peur. Nous avons été submergés par l’eau de pluie et nos affaires ont été trempées”, a déclaré à l’AFP Oum Abdoullah Alwan, une femme déplacée de Jabaliya, au nord de la bande de Gaza, vivant dans une tente avec 14 membres de sa famille.
