Antony Blinken au Moyen-Orient pour discuter d’une trêve à Gaza ; la situation alimentaire est « catastrophique » dans l’enclave

Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.

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Un avion militaire se prépare à larguer de l’aide humanitaire sur le quartier de Rimal à Gaza le 20 mars 2024. – /AFP

Les bombardements israéliens ont fait 104 morts en vingt-quatre heures, a annoncé mercredi 20 mars le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien, dont au moins 30 dans la ville de Gaza. De nouvelles frappes ont visé Rafah ainsi que le camp de Nousseirat, au centre du territoire, dont les habitants fouillaient les ruines mercredi, selon des images de l’Agence France-Presse (AFP).

L’armée israélienne a déclaré avoir jusqu’à présent tué 90 combattants du Hamas et du Jihad islamique palestinien dans et autour du complexe hospitalier Al-Shifa, dans la ville de Gaza, et arrêté “plus de 300 suspects”. Le leader du mouvement islamiste palestinien, Ismaïl Haniyeh, a accusé mardi Israël de “sabotage” négociations à travers l’opération d’envergure en cours depuis lundi contre l’hôpital, qui héberge des milliers de civils.

Antony Blinken arrive en Arabie Saoudite et se rendra en Israël vendredi

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Antony Blinken à Djeddah, Arabie Saoudite, le 20 mars 2024.

Antony Blinken à Djeddah, Arabie Saoudite, le 20 mars 2024. EVELYNE HOCKSTEIN / REUTERS

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, est arrivé mercredi au Moyen-Orient pour de nouvelles discussions sur une trêve dans la bande de Gaza, où la famine menace la population palestinienne après cinq mois et demi de guerre entre Israël et le Hamas. Après sa visite à Djeddah, en Arabie Saoudite, M. Blinken se rendra jeudi en Egypte, puis en Israël vendredi. Les États-Unis redoublent d’efforts pour parvenir à un accord de cessez-le-feu et convaincre leur allié d’autoriser davantage d’aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté et assiégé.

Outre le lourd bilan humain de la guerre, la communauté internationale s’inquiète des risques de famine imminente et d’une éventuelle offensive terrestre sur la ville surpeuplée de Rafah, au sud de l’enclave, annoncée par Israël.

M. Blinken, qui a dénoncé mardi le fait que l’ensemble de la population de Gaza souffre d’un « grave insécurité alimentaire »doit discuter avec ses interlocuteurs des efforts déployés pour parvenir « à un accord de cessez-le-feu immédiat garantissant la libération de tous les otages »selon le Département d’État. « Intensifier les efforts internationaux pour accroître l’aide humanitaire à Gaza et la coordination post-conflit » sont également au menu des discussions.

Lors de cette sixième tournée au Moyen-Orient depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, M. Blinken devrait rencontrer le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman. Une étape s’est ajoutée en Israël, a annoncé mercredi le département d’Etat, en pleine période de tensions entre Washington et son allié sur la conduite de la guerre.

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Israël annonce la visite de son ministre de la Défense à Washington

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant doit prochainement se rendre à Washington, alors que les États-Unis exhortent Israël à éviter une offensive terrestre majeure sur Rafah, où sont massés près de 1,5 million de Palestiniens, selon l’ONU, en majorité déplacés par la guerre.

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Le bureau du Premier ministre de l’Etat hébreu, Benjamin Netanyahu, a également annoncé l’envoi d’une délégation à Washington. « à la demande du président américain Joe Biden », pour discuter de cette éventuelle opération. Pour les Etats-Unis, une offensive sur Rafah « cela entraînerait davantage de victimes innocentes, aggraverait la situation humanitaire déjà grave, renforcerait l’anarchie à Gaza et isolerait davantage Israël » sur la scène internationale.

Les discussions se poursuivent entre-temps au Qatar pour tenter de parvenir à une trêve liée à la libération des otages détenus à Gaza et des prisonniers palestiniens détenus par Israël.

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La situation alimentaire est « catastrophique » à Gaza

>Distribution alimentaire à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le 19 mars 2024.>

Distribution alimentaire à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le 19 mars 2024.

Distribution alimentaire à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le 19 mars 2024. MAHMOUD ISSA / REUTERS

Selon les agences de l’ONU, plus de 1,1 million de personnes, soit environ la moitié de la population de la bande de Gaza, y sont en situation alimentaire. “catastrophique”notamment dans le Nord, où la famine fera rage d’ici mai en l’absence de mesures “urgent”.

Des images de l’AFP ont montré une foule de Palestiniens se bousculant pour tenter de recevoir un sac de farine dans la ville de Gaza. A quelques kilomètres de là, à Jabaliya, d’autres se pressaient derrière un portail fermé dans l’espoir de recevoir une assiette de soupe aux carottes. A Rafah, des pluies torrentielles ont inondé mardi les camps de personnes déplacées, aggravant la détresse de la population.

Les restrictions sévères imposées par Israël à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et l’utilisation possible de la famine comme arme pourraient “constituent un crime de guerre”, a déclaré l’ONU mardi. Depuis le début du conflit, Israël impose un siège complet à la bande de Gaza et inspecte toute l’aide qui y entre, en quantités très insuffisantes, principalement via Rafah en provenance d’Egypte.

Face à l’urgence humanitaire, plusieurs pays organisent des parachutages quotidiens et ont ouvert un couloir maritime depuis Chypre, d’où doit bientôt partir un deuxième bateau chargé d’aide, tous affirment cependant que ces routes de ravitaillement ne peuvent remplacer les routes terrestres.

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L’Arabie saoudite annonce 40 millions de dollars pour l’UNRWA

L’Arabie saoudite a annoncé un don de 40 millions de dollars (près de 37 millions d’euros) à l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Les fonds soutiendront « Efforts d’aide humanitaire de l’UNRWA dans la bande de Gaza »par la fourniture « de la nourriture pour plus de 250 000 personnes et des tentes pour 20 000 familles »selon un communiqué du Centre d’aide humanitaire et de secours Roi Salmane. « Il est crucial de répondre aux besoins désespérés de la population de Gaza »menacé de famine selon l’ONU, a ajouté le chef du KSrelief, Abdullah Al-Rabeeah.

Lire les explications | Article réservé à nos abonnés UNRWA : qui finance l’agence des Nations Unies dédiée aux réfugiés palestiniens, aujourd’hui en pleine tourmente ?

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Le Monde avec l’AFP

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