Les membres de l’OTAN envisagent-ils une attaque contre la Russie ? La presse russe évoque cette guerre hybride et accuse l’Allemagne de vouloir torpiller le pont de Crimée.
Alors que le monde entier a les yeux rivés sur Moscou où ont eu lieu à midi les funérailles de l’opposant Alexeï Navalny, la presse russe prend soin de détourner l’attention, ce vendredi 1er mars, avec une information qui fait la une de tous les médias russes. .
Une conversation entre officiers supérieurs allemands
Margarita Simonyan, rédactrice en chef du groupe de médias Rossiya Segodnya et de la chaîne de télévision Russia Today, a diffusé le 1er mars après-midi sur son compte Telegram un enregistrement audio de 40 minutes, prétendument d’une conversation entre de hauts responsables militaires allemands.
Ce dernier évoquerait le projet d’une attaque à grande échelle sur le pont de Crimée. Une attaque qui serait menée par l’armée allemande sur ce point d’approvisionnement vital en armes et en hommes pour le front occidental.
Missiles Taurus à longue portée
Selon cet enregistrement, l’attaque serait menée par des missiles Taurus à longue portée lancés depuis des avions Rafale français. Une attaque qui ne pourrait avoir lieu avant plusieurs mois selon ces militaires allemands mais qui serait une hypothèse de travail demandée par le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius. L’enregistrement préciserait que le chancelier Olaf Scholz « bloquerait » cette idée pour le moment.
“Étonnant et pas surprenant” selon Lavrov
Vendredi soir, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a été le premier dirigeant russe à réagir. “D’un côté, c’est surprenant, mais de l’autre, ça ne l’est pas”, a-t-il commenté depuis un forum diplomatique à Antalya. “Je ne sais pas comment nos collègues de l’OTAN vont expliquer cela à leur population.”
La diffusion de cet enregistrement intervient dans un contexte marqué par les obsèques de Navalny, principal opposant à Vladimir Poutine, d’une part, mais aussi par la déclaration, en début de semaine, d’Emmanuel Macron qui “n’a pas exclu”. l’intervention des troupes de l’OTAN dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Depuis deux ans, l’Otan soutient l’Ukraine en lui fournissant des armes et en entraînant des troupes mais, officiellement, aucun pays membre n’a envoyé de troupes sur le terrain.
A noter que le pont de Crimée a déjà été la cible de deux attaques ukrainiennes depuis le début du conflit. À chaque fois, la Russie a réparé les dégâts causés par ces attaques en un temps record.
