Alors qu’une nouvelle étude de The Lancet alerte sur les effets néfastes des produits ultra-transformés sur la santé, des chercheurs d’INRAE partagent leurs conseils pour aider les consommateurs à identifier ces aliments présents massivement dans les rayons des supermarchés. Comment identifier les produits ultra-transformés pour limiter leur consommation ?
Une étude récente publiée par The Lancet met en évidence un lien entre la consommation d’aliments dits «ultra-traité» et la mortalité. De quoi inciter les consommateurs à la vigilance face à des produits présents en nombre dans les allées de nos supermarchés. Ils représentent « près de 70 % de l’offre industrielle, des produits conditionnés avec un code barre »selon une étude réalisée par des chercheurs d’INRAE dont Anthony Fardet, spécialiste de la nutrition humaine à INRAE.
De quoi parle-t-on quand on parle d’aliments « ultra-transformés » ? Ceci est un produit « qui a subi d’importants processus de transformation de la part de l’industrie alimentaire », explique Mathilde Touvier, directrice de recherche en épidémiologie nutritionnelle à l’Inserm, à nos confrères de BFMTV. Modifier la texture des céréales, ajouter des arômes ou des additifs cosmétiques sont autant d’exemples de transformations. Et si certains peuvent passer inaperçus auprès des consommateurs, la plupart sont identifiables grâce à la liste des ingrédients.
Comment identifier facilement les produits ultra-transformés ?
Moins c’est plus dans cette affaire. « Nous avons calculé qu’au-delà de 5 ingrédients, soit 6 et plus, il y a presque 80 % de chances que l’aliment soit ultra-transformé. En gros, plus la liste est longue, plus il faut se méfier, surtout si vous voyez des noms que vous n’avez pas dans votre cuisine.croquis Anthony Fardet. Et pour tempérer : “Si nous voyons juste un conservateur avec un nom bizarre, ce n’est pas un marqueur d’ultratransformation.” En se référant à la liste des ingrédients affichée sur l’emballage, les consommateurs sont invités à faire attention aux E56, E12 et autres arômes artificiels.
Et si on ajoutait des conservateurs ? Selon le chercheur de l’INRAE, ces éléments ne sont pas les plus problématiques quant à leur rôle de prévention. « On a affaire à des conservateurs qui sont là pour prévenir certains risques microbiologiques comme le botulisme, qui au final a quand même un impact bénéfique sur la santé »explique Mathilde Touvier à nos confrères. Dans les rayons des produits sucrés, des plats préparés, de la pâtisserie et biscuiterie industrielle mais aussi de la charcuterie industrielle et de la charcuterie, le tarif des produits « ultra-traité » dépasser 70 %selon INRAE.
-Faut-il (davantage) développer le Nutriscore ?
Les chercheurs constatent que deux types de produits font souvent l’objet de transformations massives : ceux destinés aux enfants et ceux dont les prix sont plus bas. « Plus les prix sont bas, plus il est probable qu’il s’agisse d’un produit ultra-transformé. Pour arriver à des prix aussi bas, il n’y a pas de secret, nous remplaçons les ingrédients nobles par des agents cosmétiques qui marquent l’ultra-transformation”ajoute Anthony Fardet.
Le Nutriscrore, qui permet de mieux comprendre la valeur nutritionnelle d’un produit, ne devrait-il pas prendre en compte le niveau de transformation d’un produit ? C’est ce que proposent les chercheurs en apposant un “bandeau noir” sur l’emballage pour indiquer qu’un produit est « ultra-traité ». Une évolution réfutée par les lobbies, comme l’expliquent nos confrères de BFMTV. “Le Nutriscore inclut désormais un malus pour les boissons sucrées, il y a donc encore une dimension qui commence à être abordée”note Mathilde Touvier. Selon une étude Inrae, près de la moitié des produits ayant un Nutriscore A ou B étaient «ultra-traité».
Journaliste passionné de questions de société et d’actualité, Hugo met sa plume au service de l’information. Intéressé par toutes les thématiques, de l’impact de l’intelligence artificielle sur…
Santé
Related News :