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Cellule CAR-T, nouvelle arme contre les maladies auto-immunes

Des globules blancs modifiés en laboratoire qui détruisent les cellules responsables des réactions auto-immunes et de l’inflammation, tel est l’enjeu d’une nouvelle approche thérapeutique innovante. Focus sur ces « cellules tueuses », appelées « CAR-T ».

CAR-T, « cellules tueuses » maladies auto-immunes ? Ces globules blancs modifiés en laboratoire ont une mission : cibler et détruire spécifiquement les cellules responsables de l’inflammation que l’on retrouve dans le sang ou les tissus (articulations, cerveau, muscles…). A quelques semaines de la Journée Internationale des Maladies Rares le 28 février 2025, le réseau CRI-IMIDIATE (F-CRIN) met en avant cette nouvelle approche thérapeutique innovante.

80 maladies auto-immunes : 3 millions de Français

Pour rappel, les maladies auto-immunes, qui touchent près de 3 millions de Français et jusqu’à 10 % de la population mondiale, sont provoquées par un dérégulation du système immunitaire. Ces pathologies, qui touchent majoritairement les femmes (80 % des cas), regroupent plus de 80 affections comme le lupus, la sclérose en plaques, la polyarthrite rhumatoïde ou encore la sclérodermie. Ils peuvent avoir un impact significatif sur la qualité de vie des patients et nécessitent souvent une surveillance médicale à vie. Etant pour la plupart multifactorielles, elles nécessitent un travail de recherche considérable et un diagnostic précoce pour traiter au mieux les patients.

Maladies réfractaires aux traitements actuels

« Malgré les progrès des biothérapies (ndlr : traitements utilisant des médicaments biologiques ou biotechnologiques, ayant généralement une action plus ciblée que les médicaments conventionnels) depuis 25 ans, qui ont permis de mettre en rémission un nombre croissant de patients (jusqu’à 70 % dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde), certaines pathologies restent réfractaires aux traitements actuels », observe CRI-IMIDIATE. Ces globules blancs génétiquement modifiés, appelés « Lymphocytes T porteurs d’un récepteur antigénique chimérique », l’intention de changer la situation.

« Des résultats spectaculaires » sur le lupus systémique sévère

Initialement développée pour traiter certains cancers du sang, cette approche a déjà montré “des résultats spectaculaires”, en particulier dans le traitement du lupus systémique sévère, où des rémissions durables ont été observées. Ces rémissions, qui suggèrent une réinitialisation du système immunitaire, « ouvrir la voie à des développements thérapeutiques prometteurs », selon ce réseau d’excellence en recherche clinique qui vise à améliorer la prise en charge des pathologies inflammatoires ostéoarticulaires ou systémiques. D’autres maladies auto-immunes, comme les myopathies inflammatoires, la sclérodermie, le syndrome de Goujerot-Sjögren ou la polyarthrite rhumatoïde pourraient en bénéficier.

Identifier les patients réfractaires

Bien que leur production soit coûteuse et complexe (collecte des lymphocytes T du patient, qui sont ensuite génétiquement modifiés en laboratoire pour intégrer le récepteur spécifique ” VOITURE “, puis réinjectés au patient), ces traitements sont très bien tolérés à court terme et pourraient transformer la prise en charge des maladies auto-immunes chez les patients réfractaires aux traitements conventionnels.

Une révolution dans la prise en charge des maladies auto-immunes ?

« C’est notre rôle de diffuser l’information, d’identifier les centres qui ont une expertise sur ces maladies afin de participer activement au recrutement de ces personnes qui pourraient bénéficier de cette nouvelle approche. La technique est vraiment intéressante et fera l’objet de nouveaux projets académiques et industriels. Ce traitement complexe mais court pourrait être une révolution dans la prise en charge de ces patients. » explique le professeur Bruno Fautrel, co-coordinateur du réseau CRI-IMIDIATE et chef du service de rhumatologie à la Pitié-Salpêtrière à Paris (AP-HP).

Le rôle majeur des protocoles nationaux de diagnostic et de soins

Autre levier pour améliorer la prise en charge de ces pathologies : les protocoles nationaux de diagnostic et de soins. « Dans le domaine des maladies rares, le faible nombre de patients rend souvent difficile la réalisation d’essais cliniques randomisés (ndlr : dont les participants sont répartis aléatoirement. Cette technique permet de limiter les biais lors des tests d’efficacité d’un nouveau traitement), souligne-t-il. Le PNDS joue donc un rôle central. » Ces protocoles, élaborés par des experts, fournissent des recommandations claires et standardisées sur le diagnostic, le suivi et le traitement de ces pathologies complexes. “Ils harmonisent les pratiques médicales et réduisent les disparités géographiques de prise en charge mais permettent également d’accéder à des traitements qui n’ont pas encore d’autorisation de mise sur le marché”, poursuit le réseau labellisé F-CRIN.

Reconnaissance rapide des symptômes

Dans le cas de maladies très rares pouvant entraîner des séquelles graves (articulaires, neurologiques…) chez les patients, comme c’est le cas des interféronopathies (pathologies complexes et peu connues, qui incluent des troubles liés à une activation excessive du système immunitaire, souvent détecté chez les jeunes enfants), « le diagnostic doit être posé rapidement ». Le PNDS récentspermet un « une reconnaissance rapide des symptômes par les professionnels de santé, une orientation efficace vers des centres de référence et un accès à des traitements innovants, tout en améliorant la qualité de vie des patients ».

Sensibiliser les médecins et les patients au PNDS

« Les PNDS sont désormais la référence pour le diagnostic et le traitement des maladies rares », insiste le professeur Fautrel. Et pourtant… « C’est relativement peu connu. Il faudra du temps pour que la recherche génétique aboutisse. En attendant, il est important de sensibiliser les médecins, les patients et leurs familles à l’existence du PNDS pour mieux prendre en charge ces maladies complexes. conclut-il.

Un événement le 15 janvier pour accélérer l’innovation

Le 15 janvier, le Réseau de Santé Maladies Auto-immunes et Auto-inflammatoires Rares (FAI²R) et le réseau CRI-IMIDIATE organisent une conférence, au sein de l’hôpital de l’Hôpital Pitié-Salpêtrière (Paris 13) to highlight these “avancé”. Objectif ? Réunir professionnels de santé, chercheurs, associations de patients et acteurs industriels pour favoriser les échanges et accélérer l’innovation. Pour participer (gratuitement), remplissez simplement le formulaire d’inscription avant le 12 janvier 2025 minuit. Découvrir le programme complet en ligne.

© Nuttawan Jayawan de Getty Images

« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr”

 
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