Des bonbons à la bouche, assis sur des coussins prévus à cet effet, des jeunes de 12 ans fréquentant la classe 5e au collège Jean-Vilar de La Crèche en attendant leur tour. Mardi 26 novembre 2024 au matin, le proviseur du collège, Jérôme Sentis, et l’infirmière, Natacha Patarroni, ont reçu du renfort de l’équipe du CVP (Centre Public de Vaccination) pour une première dose de vaccination contre le papillomavirus.
Le médecin conseiller technique du département académique de l’Éducation nationale et deux autres infirmiers, appartenant à cette structure du centre hospitalier de Niort, sont également sur le pont. Tous s’occupent des jeunes sensibilisés à la prévention d’une maladie pouvant provoquer le cancer du col de l’utérus chez les filles ou le cancer sexuel chez les garçons. Ils sont chouchoutés et ça vaut le coup. Les enjeux sont énormes : passé un certain âge, le vaccin ne fonctionne plus et on sait que huit personnes sur dix seront infectées par le papillomavirus au moins une fois au cours de leur vie. “Malheureusement, la capacité immunitaire de chacun n’est pas toujours suffisante”se souvient l’un des intervenants.
Un taux de 80 % suffirait pour éradiquer le cancer de l’utérus
Cyril Caffiaux, directeur de l’ARS du Département
« L’objectif est d’atteindre 80 % de vaccinés dans une tranche d’âge »prévient Cyril Caffiaux, directeur de la délégation départementale de l’Agence régionale de santé (ARS) des Deux-Sèvres. « Avec ce chiffre atteint, nous pourrions éradiquer le cancer de l’utérus »poursuit celui qui s’est fortement investi dans l’opération avec les partenaires et la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). Cette dernière finance la vaccination qui est donc totalement gratuite pour les bénéficiaires.
Pour le moment et malgré les efforts de tous, sensibilisation auprès des classes de 6e ou encore des courriers électroniques ou postaux envoyés aux parents, le taux de réponses positives des collégiens contactés varie de 20 à 30 %. Cela peut paraître modeste mais depuis l’année dernière, lorsqu’une campagne d’essais a débuté dans les Deux-Sèvres, “nous n’avons eu aucune réaction anti-vax”se réjouit l’équipe. Un médecin se souvient encore du désengagement lors de la campagne, l’an dernier, des collèges privés des Deux-Sèvres, après la médiatisation d’un accident mortel dans la région nantaise (Loire-Atlantique), “qui n’avait pourtant aucun lien direct avec la vaccination”. Cette année, les établissements concernés se sont à nouveau engagés dans la campagne de vaccination.
Cette deuxième campagne, principalement avec la demande d’autorisation des deux parents des écoliers, pour l’injection d’une première dose, s’achèvera en décembre. Il est donc trop tôt pour faire un bilan pour l’ensemble des collèges du département mais certains résultats indiquent déjà un taux de vaccination en hausse. « Avec un impact en médecine communautaire boosté par cette initiative. »
Quarante-huit collèges impliqués
Une équipe mobile du Cegidd (Centre de Dépistage des Infections Sexuelles Transmissibles) intervient également dans le nord du département avec les centres hospitaliers de Thouars et de Bressuire. Enfin, cette année, quarante-huit collèges privés et publics ainsi qu’un établissement régional d’enseignement adapté sont concernés.
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